Le quotidien La Croix a publié le 12 novembre dernier un article intitulé « L’archevêché russe-orthodoxe en Europe occidentale a tenu une assemblée pastorale tendue » sur les tensions et le malaise qui affectent ce diocèse. C’est le deuxième article du quotidien français en quelques mois sur cette question (le premier). Le 11 novembre s’est en effet tenue une assemblée pastorale rassemblant les clercs de l’Archevêché autour de l’archevêque Job de Telmessos. Précédemment, le 11 octobre, à l’occasion du congrès annuel de l’Acer-Mjo, une association ancienne et importante par son rôle, près de 120 personnes sont allées présenter leurs doléances à Mgr l’archevêque Job (compte rendu, dont la photographie ci-contre, photographies, une vidéo). Le compte rendu diffusé par l’Acer-Mjo indique : « Par leur présence à la divine liturgie à la cathédrale, par le caractère ecclésial de leur action, les membres de l’Acer-Mjo ont voulu montrer l’impasse d’une approche cléricaliste de l’Église, contraire aussi bien à l’esprit de l’Évangile qu’à la tradition de l’Église. » Le 8 octobre 2015, le conseil de l’Acer-Mjo avait adressé un courrier à Mgr Job – en réponse à une lettre de Mgr Job du 1er octobre – pour exprimer l’« incompréhension et indignation » face à la décision de suspendre a divinis le père Christophe D’Aloisio. Le père Christophe D’Aloisio, prêtre recteur d’une paroisse à Bruxelles, inspecteur pour l’enseignement de la religion orthodoxe pour la communauté française de Belgique, docteur en théologie, fut durant plusieurs années président de Syndesmos, fédération mondiale de la jeunesse orthodoxe (qui a publié un communiqué sur ce sujet). Une synthèse de l’affaire est proposée ici. Par ailleurs, plusieurs lettres et messages, notamment de prêtres, font état de difficultés sérieuses. Ainsi, dans le cadre de l’assemblée pastorale du 11 novembre, deux prêtres ont adressé des messages par e-mail pour expliquer les raisons de leur absence: le père Peter Sonntag et le père Lambert van Dinteren. Ils font suite à d’autres courriers comme celui du père Vladislav Trembovelski, du hiéromoine Ambroise (Nicoviotis) ou la lettre de Monique Clément, veuve d’Olivier Clément, au patriarche œcuménique Bartholomée. L’éditorial de juillet 2015 du président de l’association Oltr (Mouvement pour une orthodoxie locale de tradition russe en Europe occidentale) aborde aussi cette situation en signalant d’emblée une “réelle souffrance”.
A cela s’ajoute le différend qui perdure avec l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris dont témoigne la déclaration de l’Institut du 16 juin 2015 en réponse à des déclarations de l’archevêque Job (19 juin 2014, 8 février 2015) et à la constitution d’un comité ad hoc concernant l’Institut Saint-Serge (première réunion, deuxième, troisième). Sur ce même dossier, Mgr Job a publié le 30 juin 2015 un nouveau message.
Pour sa part, l’archevêque Job de Telmessos a publié différents textes sur cette situation ou qui la mentionne : discours lors de la réunion des doyens du 25 septembre 2015, lettre de juillet 2015 aux membres laïcs du conseil de l’Archevêché, communiqué du 3 juillet 2015, discours aux doyens et clercs du 22 avril 2015, lettre pastorale du 14 février 2015, lue lors de la liturgie dominicale dans toutes les paroisses de l’Archevêché, autre message de février 2015. Le 11 novembre 2015, lors de l’assemblée pastorale, Mgr Job a examiné le rôle de l’évêque et des clercs dans son intervention sur « L’organisation canonique de l’Église orthodoxe ». Dans celle-ci, il rappelle notamment en introduction que « La hiérarchie ecclésiastique est donc divisée depuis l’époque apostolique en trois degrés qui sont devenus les trois degrés du sacerdoce attestés par saint Polycarpe de Smyrne et saint Ignace d’Antioche dans la première moitié du IIe siècle : les évêques, les prêtres et les diacres. L’évêque est le chef de l’Église locale, la tête du corps ecclésial qui lui a été confié, et il délègue une partie de sa mission et de son autorité aux prêtres qui agissent en son nom. Quant aux diacres, ils sont les assistants de l’évêque ou des prêtres. »
Envoyé par : Christophe Levalois <chr.levalois@gmail.com>