La clef de la connaissance
Qu'est ce que la clef de la connaissance, sinon la grâce du Saint-Esprit donné par la foi, qui par l'illumination produit très réellement la connaissance et la pleine connaissance, et qui ouvre notre esprit fermé et voilé.
Et je dirai encore : la porte c'est le Fils ; « je suis, dit-il la porte » (Jn 10, 7-9) ; la clef de la porte, l'Esprit-Saint : « recevez, dit-il l'Esprit-Saint : ceux à qui vous remettez les péchés, ils leur sont remis, ceux à qui vous les retenez, ils sont retenus » (Jn 20, 22-23) ; la maison, le Père : « Car dans la maison de mon Père, ils y a beaucoup de demeures » (Jn 14, 2). Fais donc soigneusement attention au sens spirituel de la parole. A moins que la clef n'ouvre -car « à lui, dit-il, le portier ouvre » (Jn10, 3)-, la porte n'est pas ouverte ; mais si la porte ne s'ouvre pas, « personne n'entre dans la maison du Père, sinon par moi » (Jn 14, 6).
Or que le l'Esprit-Saint, le premier, ouvre notre esprit et nous enseigne ce qui concerne le Père et le Fils, c'est encore lui qui l'a dit : « Quand viendra celui-là, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il témoignera, lui, à mon sujet, et il vous guidera dans la vérité totale » (Jn 15, 26 ; 16, 13). Tu vois comment, par l'Esprit ou plutôt dans l'Esprit, le Père et le Fils se donnent à connaître inséparablement. « En ce jour-là – c'est-à-dire : lorsque le Saint-Esprit viendra à vous -, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous » (Jn 14, 20) ; et encore : « Jean a baptisé d'eau, mais vous, vous serez baptisés dans l'Esprit-Saint » (Ac 1, 5 ; 11, 16) – et c'est normal : car à moins d'être baptisé dans le Saint-Esprit, on ne devient ni fils de Dieu ni cohéritier du Christ.
En effet, si on appelle clef le Saint-Esprit, c'est que par lui et en lui d'abord nous avons l'esprit éclairé et, purifiés, nous sommes illuminés de la lumière de la connaissance, et aussi baptisés d'en-haut, régénérés et rendus enfant de Dieu, comme dit Paul : « Lui-même, l'esprit intercède pour nous par des gémissement inexprimables » (Rm 8, 26), et encore : « Dieu a donné son Esprit en nos cœurs, qui crie : Abba, Père » (Ga 4, 6). C'est donc lui qui nous montre la porte, porte qui est lumière, et la porte nous apprend que celui qui habite dans la maison est lui aussi lumière inaccessible. Non pas qu'autre soit le Dieu qui habite, et autre la lumière qui est sa maison, mais il est tout ensemble habitation et habitant, lumière et Dieu.
Catéchèse 33
