Tout de suite on pense à la parabole de la brebis perdue; n'est-il pas dit qu'au nom de celle-là, le maître « abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s'en aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée» (Luc 15.4) ?, et que, lorsque enfin il la retrouve, il la porte tout joyeux sur ses épaules et se réjouit bien davantage de ces retrouvailles que des multiples justes demeurés fidèles?
Nous regardons nos sociétés et nous pensons que les justes ont disparu. Seul Dieu sait combien de justes vivent sur notre terre.
Pour un juste qui reste, combien d'iniques, de fourbes ?
Pour un fidèle, combien de traîtres, de parjures ?
Pour un ardent, combien d’indifférents ?
et pour un saint, combien de criminels ?
La disproportion est tragique.
Le rôle des justes qui servent Dieu dans le désert de l’humanité est de tenir ferme dans la prière pour ces peuples en détresse, dénudé de vie spirituelle.
Leur souci premier est, en permanence, de demander à Dieu :
- de consoler ces hommes et femmes perdus dans l’immensité du monde virtuel et des choses qui ne servent à rien,
- de retrouver leur Dieu qu’ils ont répudié en pensant que leur savoir explique tout et comble tout,
- de s’offrir à Lui en faisant taire leur ego,
- de lui ouvrir la porte de leur coeur afin que Dieu y dépose l’essence de la vie : Son Amour.
Le sens de la vie n’est pas dans la société qui rend les peuples esclaves d’eux mêmes.
Le sens profond de la vie est en Dieu, ici et maintenant et dans l’éternité.