Le dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie est le nom donné au premier dimanche du grand Carême dans l'Orthodoxie.
De quel triomphe s'agit-il ? Ce dimanche célèbre la victoire de l'orthodoxie sur l'iconoclasme, c'est-à-dire le rétablissement de la vénération des icônes au sein de l'Église.
Cette fête fut instituée en 843. L'iconoclasme, l'interdiction des icônes du Christ, de la Vierge et des saints, est une hérésie par l'Église orthodoxe.
Les chrétiens orthodoxes vénèrent les icônes parce qu’elles les placent dans la « présence réelle » de ce qu’elles représentent (le Christ, les Saints, les Anges...)
Il faut distinguer clairement entre « adoration » et « vénération » en ce qui concerne les icônes : on vénère les icônes, mais on adore Dieu seul.
La doctrine de l’Église a été clairement précisée au 7e Concile oecuménique en 787 :
"L’honneur rendu à l’image va à son prototype et celui qui vénère l’icône vénère la personne qui y est représentée... Chaque fois qu’on voit leur représentation par l’image de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ, ou notre souveraine sans tache, la Sainte Mère de Dieu, ou des saints anges ou les hommes saints et vénérables, chaque fois on est incité en les contemplant, à se rappeler les prototypes, on acquiert plus d’amour pour eux et on est davantage incité à leur rendre hommage et en témoignant sa vénération, non la vraie adoration, qui, selon notre foi, convient à la seule nature divine."
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Les saintes Icônes sont-elles des idoles ?
Une réponse chrétienne aux accusations du protestantisme
Les accusations que le démon, maître du mensonge, a accumulés avec les siècles contre l’Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ, sont nombreuses !
Tirant profit de l'ignorance de plusieurs personnes en cette matière, il les a convaincues que certains objets vénérés de temps immémoriaux par l’Eglise du Christ, sont des idoles, et que de ce fait, tous ceux qui les vénèrent sont des idolâtres.
Nous trouvons ces sortes d’accusations fallacieuses portées contre l’Eglise du Christ, dans nombre de milieux protestants et d’autres encore.
Nous avons l'intention de montrer ici, la faiblesse de leur point de vue, avec les arguments dont se servent ces iconoclastes (destructeurs des saintes images) actuels, eux dont les mouvements travaillent à détourner les croyants pieux et orthodoxes de la vraie Foi chrétienne.
Quand-est ce qu’une icône peut-être considérée comme une idole ?
Il est exact qu’il existe de nombreux passages - particulièrement dans l’Ancien Testament, mais également dans le Nouveau, qui condamnent le culte et bien sûr, la fabrication des idoles.
Nous examinerons donc certains passages scripturaux spécifiques, afin de comprendre la vraie signification de cette interdiction ainsi que la signification des mots « idole » et « image ».
Un passage caractéristique, constamment maltraité par les iconoclastes modernes se trouve dans le Livre d’Isaïe 40 : 18-20, où il est indiqué ce qui suit : « A qui voulez-vous comparer Dieu? Et quelle image ferez-vous son égale? C'est un ouvrier qui fond l'idole, et c'est un orfèvre qui la couvre d'or, et y soude des chaînettes d'argent. Celui que la pauvreté oblige à donner peu choisit un bois qui résiste à la vermoulure; Il se procure un ouvrier capable, pour faire une idole qui ne branle pas ».
Dans ce passage, nous observons ce qui suit : Le mot « idole » est employé dans le même sens que le mot « image ». Cependant, nous devons souligner ici, que les versets ci-dessus sont opposé à la fabrication aux représentations visuelles de Dieu, et non pas aux représentations visuelles des créatures.
Agissant en pleine harmonie avec ce passage de la sainte Ecriture,l'Eglise Orthodoxe interdit la fabrication de n'importe quelle représentation visuelle de DIEU.
Pour cette raison, les icônes orthodoxes dépeignent seulement les saints et Notre Seigneur Jésus-Christ, en Sa nature humaine (donc visible).
Les icônes qui dépeindraient Dieu seraient immédiatement considérées par l’Eglise comme des idoles.
C'est cet esprit qui imprègne tous les passages de la sainte Ecriture qui condamnent les idoles. La fabrication et la vénération des images de la création ne sont pas condamnées et condamnables, à moins que ces images soient prévues pour dépeindre le Dieu incréé et invisible, et vénérées plus tard comme Dieu. Ce sont ces dernières qui sont considérées comme des idoles.
Jetons un coup d'œil à quelques passages supplémentaires
Isaïe 44 : 9-17 (- 40) : « Ceux qui fabriquent des idoles ne sont tous que vanité, (…) Qui est-ce qui fabrique un dieu, ou fond une idole, pour n'en retirer aucune utilité? (…) Il se coupe des cèdres (…) Il en prend et il se chauffe. Il y met aussi le feu pour cuire du pain; Et il en fait également un dieu, qu'il adore, Il en fait une idole, devant laquelle il se prosterne. (…) Et avec le reste il fait un dieu, son idole, Il se prosterne devant elle, il l'adore, il l'invoque, Et s'écrie: Sauve-moi! Car tu es mon dieu! »
Ici encore la référence s’adresse à la description de la fabrication d’un dieu et non à l’image des saints, comme dans tous les passages bibliques relatifs à ce sujet.
Epître aux Romains 1 :23,25 : « …et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. (…) et qui ont (ainsi) adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen!
Personne ne peut accuser l'Eglise Orthodoxe d’adorer les saints comme s'ils étaient des dieux. Les saints ne sont pas adorés ; ils sont simplement honorés en tant que personnes choisies par Dieu ! En conséquence, ces passages s'appliquent seulement à ceux qui fabriquent des images de Dieu et les adorent en conséquence.
Ainsi, puisqu’une idole est seulement une représentation de Dieu, c'est un donc un pur mensonge et une accusation injuste que d’accuser l’Eglise d’adorer, en apparence, des idoles. Ajoutons ici que les accusateurs devront un jour rendre compte de la méfiance qu'ils auront montrée et qu’ils ont fait naître dans le cœur des Hommes envers l'Eglise de Dieu.
Les dix commandements de Dieu et la représentation des Saints
Jetons un coup d'œil à un autre passage régulièrement maltraité, et qui est employé par ceux qui sont opposés aux icônes. Il est dans le Livre de l’Exode 20:4 et traite du premier des dix commandements :
« Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux… »
Ceux rejettent les saintes icônes disent : « Voyez !!! Voici un passage qui interdit la représentation même des créatures ! » . A cela, nous répondons : « Même ce passage (comme les autres d’ailleurs) se rapporte à la représentation des créatures comme dieux ; et nous pouvons vérifier cela, à la lumière de l’enseignement du Livre du Deutéronome chap. 4:12 – 19 :
« Et le Seigneur vous parla (…) mais vous ne vîtes point de figure, vous n'entendîtes qu'une voix. Il publia son alliance, qu'il vous ordonna d'observer, les dix commandements; et il les écrivit sur deux tables de pierre. (…) Puisque vous n'avez vu aucune figure le jour où le Seigneur vous parla du milieu du feu, à Horeb, veillez attentivement sur vos âmes, de peur que vous ne vous corrompiez et que vous ne vous fassiez une image taillée, une représentation de quelque idole, la figure d'un homme ou d'une femme, la figure d'un animal (…), la figure d'un oiseau (…), la figure d'une bête (…), la figure d'un poisson (…). Veille sur ton âme, de peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte: ce sont des choses que l'Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier. »
Dans ce passage, nous voyons donc la raison pour laquelle il était interdit de dépeindre le Dieu incréé et invisible « Parce que dans les idoles il n’y a (de fait) aucune ressemblance avec LUI »
Maintenant, c'est notre tour de demander aux ennemis des icônes et de la Tradition chrétienne, qui prétendent si bien connaître les saintes Ecritures : Comment se fait-il qu’à l’intérieur de Temple de Salomon il y avait des représentations de bœufs ? Comment se fait-il qu’au dessus de l’Arche d’Alliance il y ait des représentations d’Anges à l'intérieur du sanctuaire, dans le Tabernacle ?... (cf. Exode, 25:18 et 36:35, et Chroniques II, 4:3 - 4).
Les hébreux du temps de Salomon ignoraient-ils les interdictions divines, ignoraient-ils leurs propres Ecritures ?...
Pouvons-nous donc nous demander si ce sont seulement les représentations des saints qui dérangent les iconoclastes contemporains ?...
La représentation de Jésus-Christ
Maintenant, regardons autre chose : Aujourd'hui, après tant de siècles, nous chrétiens (qui ne sommes plus sous la Loi mosaïque (juive)), avons-nous le droit de dépeindre Dieu?
Comme nous avons noté précédemment, lorsque les dix commandements ont été donnés, Dieu n'avait alors donné aucune représentation de Lui-même
Cependant, quand le moment fut venu, Dieu nous a révélé Son Image à nous, en la Personne de Jésus-Christ, comme il est noté dans l’Epître aux Colossiens 1:15 : « Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création »
En outre, dans l’Evangile de saint Jean 14:9, Jésus-Christ indique : « Qui M’a vu a vu a vu le Père ».
Par conséquent, aujourd'hui, nous pouvons voir (et donc également dépeindre) Dieu, en la Personne de Jésus-Christ. Nous ne dépeignons évidement pas Dieu en sa nature divine, mais seulement en sa nature humaine, puisque nous n'avons jamais vu sa divinité.
NOTE : Le Christ quand Il dit « Qui M’a vu », ne s’adresse évidement pas seulement à Ses interlocuteurs de l’époque mais à travers eux, à tout Homme qui Le reconnaît en confessant la vraie Foi.
Les chrétiens orthodoxes on réellement vus et contemplés le Christ car ils ont reçu le Saint-Esprit lors de leur Baptême et parce qu’ils communient aux très précieux Corps et Saint Sang du Christ lors de la célébration de la divine Liturgie : « Nous avons vu la vraie Lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste, nous avons trouvé la vraie foi : nous adorons la Trinité indivisible car c’est elle qui nous a sauvés » (Chant de la divine Liturgie après la communion).
Sources: Wikipédia et Extrait de la transcription d’une conférence prononcée à l’Université du Québec à Montréal le 28 novembre 1996 (Site Internet pages orthodoxes) suivi d'une traduction d'un livret sur la défense de la Foi orthodoxe.