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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 06:26

La chaîne TSR (chaîne nationale suisse) a diffusé un mini reportage sur les évènements qui ont eu lieu au Moqatam ces derniers jours. La chaîne est revenu sur les lieux, et a montré les dégats causé par les affrontements entre musulmans et chrétiens dans ce quartier.



Après ces évènements le site Famille Chrétienne, vient de mettre en ligne une excellente interview de Hanane, directrice de l’école Saint-Vincent-de-Paul d’Abassir, ou la moitié des élèves proviennent du quartier des Zabaleen :

Treize morts et près de 165 blessés, c’est le dernier bilan – selon le « Daily News Egypt » – des affrontements à Moqattam entre chrétiens et musulmans, le 7 mars. Témoignage de Sr Hanane, Fille de la Charité, directrice de l’école Saint-Vincent-de-Paul d’Abassir. Près de 50 % de ses élèves proviennent de ce quartier pauvre.

Hanane veut dire tendresse. Elle est directrice de l’école Saint-Vincent-de-Paul d’Abbassir au Caire. En Égypte, « Hanane » est un des noms de la Vierge. Il convient comme un gant à cette Sœur de la Charité qui distribue chaque jour son trésor de patience à une jeunesse assoiffée d’idéal. Une soif inextinguible au lendemain de la révolution. Ce matin, elle se frotte les mains parce que le thermomètre est descendu sous la barre des 10 °C. Peut-être aussi parce que la nuit a été longue. Des appels incessants en provenance de Moqattam, juste après les émeutes dites « interconfessionnelles » qui ont fait 13 morts (dont 5 musulmans) et 165 blessés. Près de la moitié des élèves – de la maternelle à la terminale – sont en effet issus de ce quartier pauvre. Des enfants des chiffonniers. Beaucoup manquent ce matin à l’appel, terrés à la maison. Pour Sr Hanane, le carême a le goût des cendres – plusieurs maisons ont été incendiées – et du sang. Elle prie pour ses élèves, pour leurs parents, pour l’Égypte. Elle implore le Ciel que cette révolution de la place Tahir qui a soulevé un nouvel horizon civique ne se termine pas en cul-de-sac politique.


Comment estimez-vous la situation au lendemain des émeutes de Moqattam ?

Ce matin (10 mars), nous n’avons pas envoyé les autocars. On nous dit que c’est plus calme mais les cœurs ne sont pas encore libérés. Hier, jusque tard dans la nuit, nous avons été assaillies de coups de fil par les mamans : « On nous attaque ! Nous ne savons pas quoi faire ! » ; « Nous sommes bloqués dans nos maisons ».

Quelle est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres ?

Les heurts entre chrétiens et musulmans, ce n’est pas nouveau… Ce qui est neuf, c’est l’ampleur du désastre, même s’il faut toujours se méfier de la rumeur. Tout a commencé par une manifestation entre Moqattam et Mascero pour réclamer la reconstruction d’une église détruite à Soul par des fanatiques musulmans. Les manifestants coptes ont bloqué la route. Et puis les choses se sont envenimées. Des jets de pierre entre chrétiens et musulmans, les tanks de l’armée, des coups de fusils en provenance des militaires, de bandits ou de salafistes… Difficile à dire.

Musulmans et chrétiens sont-ils condamnés à s’affronter en Égypte ?

Non. Parmi les musulmans, il y a quelques fanatiques mais aussi des gens capables d’accepter l’altérité. L’ignorance joue un grand rôle dans tout ça. Le manque d’éducation et la propagande de certains imams extrémistes font le reste. Mais il n’y a pas de fatalité ! La preuve, c’est que l’église Saint-Simon, en bas de Moqattam, a été protégée toute la nuit par des chrétiens et des musulmans du quartier qui redoutaient que ces bandits reviennent pour l’incendier. Dans notre école, les relations sont bonnes. Un tiers de nos élèves sont musulmans. Leurs parents ont été les premiers à nous soutenir après les attentats d’Alexandrie. Certains pleuraient à chaudes larmes.

Les forces armées égyptiennes ont attaqué les Coptes endormis pour arrêter le sit-in

L’armée égyptienne a utilisé des tasers et des matraques pour disperser la manifestation des coptes qui a débuté il y a plus d’une semaine, pour demander justice après l’incendie d’une église, ont rapporté lundi quelques médias.

L’armée a commencé à utiliser la force lorsque des manifestants ont refusé de quitter le site en face de la télévision d’Etat et le bâtiment de la radio au Caire après un couvre-feu qui est entré en vigueur à minuit, rapporte le quotidien indépendant Al Masry Al Youm sur son site internet.

Au moins 15 personnes, musulmans et chrétiens, ont été blessés.

Des milliers de personnes ont protesté devant la télévision d’Etat et le bâtiment de la radio pendant une semaine, après qu’une église ait été incendiée après les affrontements sectaires dans le village de Sool, au sud du Caire.

Les demandes des manifestants pour leur protection par l’armée ont augmenté après que 13 personnes aient été tuées dans des affrontements dans le quartier du Caire à Manshiyet Nasr semaine dernière.

Les organisations locales et internationales de défense des droits de l’hommes ont accusé l’armée égyptienne d’utiliser une force excessive contre des manifestants pacifiques, et d’avoir torturé des détenus au cours de la semaine dernière.

Human Rights Watch a signalé que certains manifestants ont été torturé par les militaires après qu’ils aient été arrêtés lors d’un sit-in à place Tahrir qui a pris fin par la force le 9 mars.

« Si chrétiens et musulmans restent unis, rien ne pourra entraver la Révolution »

(via Famille Chrétienne)

Musulman et militant des droits de l’homme, Abda Abu a été l’un des fers de lance du mouvement de la place Tahir. Il revient sur ses aspirations civiques et son désir de surmonter les clivages entre chrétiens et musulmans au nom du patriotisme.

C’est un jeune marié de 30 ans qui donne l’impression d’aller s’inscrire pour la première fois à l’université. Son bureau, au sixième étage d’un immeuble défraîchi, donne sur la place Tahir. Une place où la vie a repris ses droits, les cafés, le bruit et la circulation. Seul le sable présent au milieu du gigantesque rond-point du Caire atteste des manifestations récentes. Les petits pavés ont servi de projectiles… Abda Abu a l’air décontracté de sa génération. Mais derrière son visage adolescent se cache la tranquille détermination de ces gamins qui a ont quand même fait plier Moubarak. Une victoire inespérée de la jeunesse et de la société civile sur un clan qui pratiquait un népotisme sans vergogne. Abda Abu travaille depuis plusieurs années à l’institut Shehab, une ONG spécialisée dans le respect des droits de l’homme. Marié à une Française agnostique, lui est musulman. Cependant, il préfère de loin parler de son identité égyptienne.

Comment avez-vous participé à la Révolution ?

Je suis là depuis le début. Le 25 janvier, je suis descendu sur la place. Il y avait une forte présence policière et militaire. Peu à peu, les manifestants ont pris confiance en eux. Ils étaient tous unis pour changer le régime. Pas des chrétiens ou des musulmans mais tout simplement des Égyptiens qui avaient le même objectif !
L’entente entre chrétiens et musulmans serait-elle devenue parfaite ?
Je ne dis pas ça. Mais vous savez comme moi ce qui s’est passé sur la place Tahir. Le vendredi, jour de prière des musulmans, ce sont les chrétiens qui ont commencé par faire un cordon de sécurité pour les protéger. La même chose s’est produite ensuite avec les musulmans. Ils ont protégé les chrétiens alors qu’ils priaient ensemble sur la place. Cette anecdote qui a fait le tour de la Planète exprime nos valeurs profondes.

Comment analysez-vous les émeutes à Moquattam ?

Si chrétiens et musulmans sont unis, rien ne pourra entraver la Révolution. Mais il y a des brigands qui cherchent à faire tout capoter. Ce sont eux qui ont agi à Moquattam. Respecter la foi d’un chrétien –ou d’un musulman– cela correspond au centre de notre Révolution. Je suis aux côtés des Coptes qui réclament enfin leurs droits. C’est vraiment le bon moment. Le droit par exemple de pouvoir choisir sa religion. Les musulmans peuvent bâtir des moquées et pourquoi pas les chrétiens ? Il faut en finir avec toutes ces discriminations

L’armée égyptienne a commencé dimanche à reconstruire l’église brûlée

Les chrétiens égyptiens qui protestaient depuis plus d’une semaine au Caire contre l’incendie d’une église ont décidé de suspendre leur sit-in, a indiqué l’agence officielle Mena dans la nuit de dimanche à lundi.

Des milliers de Coptes se sont rassemblés tous les jours depuis le 5 mars devant le siège de la télévision d’Etat, dans le centre du Caire, pour exiger la reconstruction de l’église Al-Chahidaine, en grande partie détruite dans un incendie lors de violences confessionnelles.

Les manifestants “ont décidé de mettre fin à leur sit-in et de quitter les lieux jusqu’au 25 mars”, a indiqué la Mena. Si leurs revendications ne sont pas satisfaites, ils reprendront le sit-in au même endroit à cette date, a précisé l’agence.

Les manifestants exigent la reconstruction de l’église, des poursuites contre les auteurs des violences et le limogeage du gouverneur de Helwan, au sud du Caire, où ont eu lieu les heurts.

L’armée égyptienne a commencé dimanche à reconstruire cette église située dans la localité de Soul, où une relation amoureuse entre un chrétien et une musulmane a provoqué des violences ayant fait deux morts, les pères du chrétien et de la musulmane :



Après les funérailles du père de l’Egyptienne, un groupe de musulmans s’était rendu à l’église du village et y avait mis le feu.

Treize personnes ont été tuées quelques jours plus tard dans le quartier déshérité de Moqattam, dans l’est du Caire, lorsqu’un millier de chrétiens se sont réunis pour protester contre l’incendie de cette même église.

Les relations amoureuses entre musulmans et chrétiens sont taboues en Egypte. Le mariage entre un chrétien et une musulmane est même illégal à moins qu’il ne se convertisse à l’islam.

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Published by Monastère Orthodoxe de l'Annonciation - dans Actualités

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