Quelques prières
"Enfin, je n'aime que vous, je ne veux suivre que vous, je ne cherche que vous, je suis disposé à ne servir que vous ; vous seul avez droit de me commander, je désire être à vous. Commandez, je vous conjure, prescrivez tout ce que vous voudrez; mais guérissez et ouvrez mon oreille pour que j'entende votre voix; guérissez et ouvrez mes yeux, pour que je puisse apercevoir les signes de votre volonté. Eloignez de moi la folie, afin que je vous connaisse. Dites-moi où je dois regarder pour vous voir, et j'ai la confiance d'accomplir fidèlement tout ce que vous m'ordonnerez. Recevez, je vous en supplie, ô Dieu et père très clément, ce fugitif dans votre empire. Ah ! j'ai souffert assez longtemps; assez longtemps j'ai été l'esclave des ennemis que vous foulez aux pieds; assez longtemps j'ai été le jouet des tromperies; je suis votre serviteur, j'échappe à l'esclavage de ces maîtres odieux : recevez-moi; pour eux je n'étais qu'un étranger, et quand je fuyais loin de vous, ils m'ont bien reçu. Je sens que j'ai besoin de retourner vers vous; je frappe à votre porte, qu'elle me soit ouverte; enseignez-moi comment on parvient jusqu'à vous. Je ne possède rien que ma volonté; je ne sais rien, sinon qu'il faut mépriser ce qui est changeant et passager, pour rechercher ce qui est immuable et éternel. C'est ce que je fais, ô mon Père ! parce que c'est la seule chose que je connaisse; mais j'ignore comment on peut arriver jusqu'à vous. Inspirez-moi, éclairez-moi, fortifiez-moi. Si c'est par la foi que vous trouvent ceux qui vous cherchent, donnez-moi la foi; si c'est parla vertu, donnez-moi la vertu; si c'est par la science, donnez-moi la science. Augmentez en moi la foi, augmentez l'espérance, augmentez la charité."
(texte intégral accessible sur le site de l’Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais)
"Tu es grand, Seigneur,
et bien digne de louange ;
elle est grande ta puissance,
et ta sagesse est innombrable.
Te louer, voilà ce que veut un homme,
parcelle quelconque de ta création,
et un homme qui partout porte sur lui sa mortalité,
partout porte sur lui le témoignage de son péché,
et le témoignage que tu résistes aux superbes.
Et pourtant, te louer, voilà ce que veut un homme,
parcelle quelconque de ta création.
C'est toi qui le pousses à prendre plaisir à te louer
parce que tu nous as faits orientés vers toi
et que notre coeur est sans repos
tant qu'il ne repose pas en toi.
Donne-moi, Seigneur, de connaître et de comprendre
si la première chose est de t'invoquer ou de te louer,
et si te connaître est la première chose ou t'invoquer.
Mais qui t'invoque s'il ne te connaît ?
Car on peut invoquer un être pour un autre
si l'on ne connaît pas.
Ou plutôt ne t'invoque-t-on pas pour te connaître ?
Mais comment invoqueront-ils
celui en qui ils n'ont pas cru ?
Et comment croiront-ils, si personne ne prêche ?
Ils loueront le Seigneur, ceux qui sont à sa recherche.
Car le cherchant, ils le trouvent
et, le trouvant, ils le loueront.
Je veux, Seigneur, te chercher en t'invoquant,
et t'invoquer en croyant en toi :
car tu nous as été prêché.
Elle t'invoque, Seigneur, ma foi, que tu m'as donnée,
que tu m'as inspirée par l'humanité de ton Fils,
par le ministère de ton Prédicateur.
Et comment invoquerai-je
mon Dieu, mon Dieu et Seigneur,
puisque assurément c'est à venir en moi
que je l'appellerai quand je l'invoquerai ?
Et quel lieu y a-t-il en moi
où puisse venir en moi mon Dieu,
où Dieu puisse venir en moi,
Dieu qui a fait le ciel et la terre ?"