LE CAIRE, 6 déc 2010 (AFP)
L'institution sunnite d'Al-Azhar, au Caire, a rejeté lundi le rapport annuel américain sur les libertés religieuses dans le monde, très critique envers l'Egypte, en le qualifiant d'"ingérence inacceptable" dans les affaires égyptiennes.
Al-Azhar considère ce rapport "comme de l'ignorance, de la calomnie et une ingérence criante et inacceptable dans les affaires intérieures de l'Egypte", a affirmé Mohammed Refaa al-Tahtaoui, le porte-parole d'Al-Azhar, cité par l'agence officielle Mena, en accusant le texte de chercher "à défaire le tissu social égyptien".
M. Tahtaoui s'exprimait à l'issue d'une réunion de responsables d'Al-Azhar, à laquelle a participé le grand imam Ahmed al-Tayyeb pour répondre à la publication de ce rapport publié à la mi-novembre.
Al-Azhar, le plus ancien centre d'enseignement et de diffusion de l'islam sunnite, "rejette tout ce qui est dit dans le rapport américain", a-t-il ajouté.
L'Egypte a déjà vivement rejeté les critiques des Etats-Unis, qui ont estimé que "la situation concernant le respect de la liberté religieuse par le gouvernement reste mauvaise".
Le rapport évoquait particulièrement les minorités, notamment les chrétiens et les Bahaïs, qui "subissent des discriminations collectives et personnelles, en particulier dans l'accès à la fonction publique et pour construire, rénover et réparer des lieux de culte".
"La construction de lieux de culte en Egypte est régie par la loi et la construction de mosquées est soumise à des conditions qui dépassent en contraintes celles pour la construction d'églises. Le nombre d'églises en Egypte, comparé au nombre de citoyens chrétiens, est convenable", a répondu Al-Azhar dans un communiqué publié par la Mena.
Les Coptes, ou chrétiens d'Egypte, représentent de 6 à 10% de la population égyptienne, dans sa grande majorité de confession musulmane sunnite. Ils se plaignent régulièrement d'être marginalisés au sein de leur propre pays.