Question 82 : Étant donné l'avertissement : "Traitez les femmes âgées comme des mères" (1 Tim 5,2), s'il arrive à l'une d'elles de tomber dans la même faute qu'une jeune, faut-il la soumettre à la même peine ?
RÉPONSE : L'Apôtre demande d'honorer les femmes âgées comme des mères, les estimant incapables de mériter une peine; mais s'il arrive à l'une d'elles de commettre la même faute qu'une plus jeune, il faut avant tout tenir compte des défauts qui sont, dirai-je, naturels à chaque âge, ensuite on pourra déterminer dans quelle mesure on devra se montrer rigoureux.
Ainsi la lenteur est-elle presque naturelle à la vieillesse, elle ne l'est pas à la jeunesse, tandis que celle-ci est, plutôt que la vieillesse, portée à la dissipation, à l'agitation, à la témérité et à d'autres défauts semblables qui trouvent un adjuvant dans l'ardeur physique. La même faute de nonchalance sera, par exemple digne d'une réprimande bien plus sévère chez une jeune que l'âge n'excuse pas; la même faute de dissipation, d'agitation, de témérité rendra au contraire une personne âgée digne d'être plus vivement reprise parce que son âge lui donne plutôt une propension à la douceur et au calme.
En outre, il faut examiner le genre de faute pour chaque cas en particulier afin de pouvoir y adapter le genre de médication par une peine appropriée.