fêté le 28 janvier
Toi qui es partout présent et qui remplis tout,
Trésor des biens et donateur de vie,
Viens, fais ta demeure en nous,
Purifie-nous de toute souillure,
Et sauve nos âmes, toi qui es bon.
Éphrem est appelé «La Harpe du Saint Esprit ». Sa prière ci-dessus est connue dans le monde orthodoxe et byzantin. Elle commence chaque journée et chaque action sous le souffle de l’Esprit. Saint Éphrem naquit à Nisibe en 306 et mourut à Edesse le 9 juin 373. Sur sa vie, l’on connaît peu de choses avec certitude. Il eut pour père un prêtre païen qui le chassa de sa maison lorsqu’il se convertit au christianisme. A la fin de sa vie, il vécut une famine terrible à Edesse et joua un rôle important dans l’organisation des secours. Par humilité, il refusa l’ordination sacerdotale.
Son approche théologique se fait en tant que poète. Il «priait en vérité ». Il était d’une grande souplesse de vues pour tout ce qui ne touchait pas à l’orthodoxie, cependant il n’aimait pas les définitions dogmatiques. Elles sont un danger dans la mesure où elles imposent des limites, elles frisent même le blasphème pour lui, car c’est, en quelque sorte, vouloir comprendre l’incompréhensible, limiter l’illimité. Son approche théologique se réalise avec amour et émerveillement, même avec une pointe d’humour parfois, et là il est unique :
Au creux de mon habit il n’y a plus de place.
Conserve donc tes dons tandis que je t’adore.
Garde-les en dépôt au sein de ton trésor,
Pour me les donner en une autre occasion ".
Il pourrait être le patron des écologistes, car, selon lui, usant mal de sa liberté, l’homme trouble l’ordre de la nature. Sa façon de parler des femmes est pleine de délicatesse et de respect e.a. parce que Jésus a séjourné dans le sein de Marie. « Pas de rédemption sans Jésus, et pas d’incarnation sans Marie ».Éphrem compose des hymnes spécialement pour qu’elles soient chantées par les femmes pendant la liturgie, et il les chantait avec elles.
Le style du monachisme syrien qu’il représente inspire sans doute les essais de monachisme urbain actuel, fenêtre ouverte sur une pastorale du 3e millénaire. Pour Saint Éphrem le retrait au désert n’est pas une nécessité absolue, mais la forme de monachisme qu’il vit se situe en milieu urbain ou rural assurant des services de charité en même temps que les services liturgiques. Ce premier engagement laisse cependant une porte ouverte pour rejoindre un monastère dans le grand désert pour ceux qui le désirent.
Sa spiritualité.
Éphrem la chante surtout dans ses poèmes. Cette forme littéraire lui permet de mieux vivre les mystères de la foi. L’émerveillement et l’amour le guident passant d’Adam comme personne individuelle, ou collective représentant la race humaine en général, au Christ, présent dans l’Eucharistie et l’Eglise. C’est avec un œil lumineux et un cœur pur qu’il est entraîné dans la louange, cause de croissance spirituelle. Il apprécie le silence de la louange muette, laissant «l’Esprit Saint intercéder par des soupirs indicibles. »
Les noces entraînent le thème de la chambre nuptiale du cœur. Là, celui qui communie rencontre le Christ, époux divin. Les fiançailles commencent ici-bas dans le temps de l’histoire et conduisent au repas des noces à la fin des temps qui appartient au temps sacré.