Le chemin du Seigneur qu'il nous est demandé de préparer, mes frères, c'est en y marchant qu'on le prépare, et c'est en le préparant qu'on y marche. Même si vous vous êtes beaucoup avancés sur ce chemin, il vous reste cependant toujours à le préparer, pour que, du point où vous êtes parvenus, vous alliez toujours de l'avant, tendus vers ce qui est au-delà. Voilà comment, à chaque pas que vous faites, le Seigneur, à qui vous préparez son chemin, vient au-devant de vous, toujours nouveau, en quelque sorte, et plus grand qu'il n'était. C'est pourquoi, le voyageur sage et empressé, lorsqu'il sera arrivé au terme, ne fera que commencer, car, oubliant ce qui est en arrière, il se dira chaque jour : «Maintenant, je commence ».
Guerric d’Igny, abbé cistercien, 1080-1157 Lettre de Béthanie N° 113 |