En 2007, lorsque j'avais quinze ans et que je venais de perdre mon père, mes prières cachaient chaque nuit une certaine plainte, car Dieu avait pris mon père si tôt, je lui ai même demandé de le voir en rêve mais ce souhait ne s'est pas réalisé.
La réponse à ma plainte n'a pas été longue à venir ; elle est venue par le biais d'un rêve.
Dans mon rêve, j'étais dans une étrange Église et j'attendais dans une file d'attente avec d'autres pèlerins.
Devant moi, il y avait des enfants de différentes nationalités.
Alors que j'attendais au bout de cette file, des personnes de la galerie supérieure m'ont fait signe d'avancer, et à ces instructions, les enfants m'ont fait place.
Je me suis retrouvé devant une icône représentant un saint que je n'avais jamais vu auparavant. Il était âgé et avait une barbe grise.
Alors que je regardais l'icône, le saint en est sorti comme une apparition et m'a dit d'aller vers la droite.
En me dirigeant dans la direction qu'il m'avait indiquée, j'ai vu un reliquaire d'où est sorti le même homme âgé que j'avais vu dans l'icône.
Cette fois, cependant, ce n'était pas une apparition, peinte dans les couleurs utilisées par les iconographes, mais c'était bien lui, en chair et en os.
Je me suis approché de lui, et nous nous sommes tous les deux assis sur le reliquaire.
Il ne me faisait pas peur, j'avais l'impression d'être assis à côté d'un ami sur un banc et non pas avec un saint sur un reliquaire.
Il m'a regardé dans les yeux avec amour et tendresse.
Ses yeux dégageaient de l'amour et de l'affection, et embellissaient son corps âgé et courbé.
M'embrassant paternellement, il m'a parlé dans une autre langue - pas en grec ou dans d'autres langues que les gens parlent.
C'était comme si nos âmes communiquaient. Il m'a dit que dorénavant il serait mon père.
Son étreinte a rempli mon âme de calme et son parfum a rendu le rêve réel.
Je me suis réveillé en pensant à lui, et avec de nombreuses questions sur l'identité de cet homme âgé.
Mais parallèlement à ces questions, j'avais aussi une réponse à ma question : "Ai-je un père ?"
Bien sûr que oui, mais je ne connaissais pas son nom. J'ai demandé de l'aide à ma mère, qui est catéchiste et qui en sait beaucoup sur les saints et leur vie.
Mais aucune de celles qu'elle a mentionnées ne correspondait à la description que je lui ai donnée. Je savais seulement qu'il avait une barbe grise, qu'il était âgé, petit et courbé et, en tout cas, étranger, puisque l'Église ne semblait pas grecque orthodoxe, que les autres pèlerins n'étaient pas grecs et qu'il ne m'avait pas parlé en grec.
Ma mère m'a conseillé de lui demander de me révéler son identité.
La réponse à ma prière n'est pas venue par un rêve cette fois, mais plutôt par un cadeau d'anniversaire que m'a offert mon père spirituel (à qui je n'avais jamais raconté le rêve).
J'ai ouvert le cadeau et j'ai vu que c'était un livre. Quand je l'ai ouvert, j'ai vu "l'étrange" Église ("étrange" pour moi, car elle était russe) que j'avais vue dans mon rêve, l'icône du saint, son reliquaire, et le saint lui-même !
C'est ainsi que j'ai appris son nom : saint Jean Maximovitch, le protecteur des orphelins.
C'est ainsi que j'ai appris le nom de mon père : le père de tous les orphelins, des affligés, des faibles, des pauvres et des malheureux.
Le saint ne me quitte jamais, il est toujours près de moi et apparaît souvent dans mes rêves pour me donner soutien, consolation et conseils dans les moments difficiles.
Dieu a pris mon père [biologique], mais il a aussi pris soin de m'envoyer un père incorruptible (les reliques du saint sont situées à San Francisco), qui est aussi sur terre et qui nous rappelle que quiconque suit le Christ n'a aucune raison de craindre la mort.
Je me sens chanceuse ; mais, en même temps, puisque Dieu a permis qu'une telle chose m'arrive, à moi, la plus pécheresse, j'ai la responsabilité d'aider le plus grand nombre de personnes possible à connaître saint Jean Maximovitch, afin que, tout comme j'ai été changée, il puisse aussi apporter un changement à beaucoup d'autres personnes qui lisent ces mots et qui cherchent un lieu de refuge et une étreinte paternelle.
La seule chose que je pouvais faire à quinze ans était de créer un groupe facebook appelé "SAINT JOHN MAXIMOVITCH" (lien plus bas), qui compte aujourd'hui plus de 4 000 membres.
Dans l'étreinte qu'il m'a offerte, nous y avons tous trouvé notre place.
Maria Tsalla, Grece
http://www.seraphim-marc-elie.fr/