La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, p. 155

141. Où les images suivent la pensée, là est le consentement. Car un mouvement hors de toute image est une suggestion qui n’est pas coupable. Il en est qui leur échappent comme un tison retiré du feu (Cf. Zach. 3,2). Mais il en est qui ne s’en retournent pas, jusqu’à ce qu’ils aient tout brûlé. 

142. Ne dis pas : « Je ne le veux pas, et la chose arrive ». Car alors même que tu ne veux pas du tout la chose, tu en aimes les causes.

143. Celui qui recherche la louange aime la passion. Et celui qui déplore l’affliction qui l’assaille aime le plaisir.

144. La pensée de celui qui se livre au plaisir oscille comme sur le joug d’une balance. Tantôt il pleure et se lamente à cause des péchés. Tantôt il s’attaque et s’oppose au prochain pour défendre ses plaisirs.

145. Celui qui éprouve tout et retient ce qui est bien (Cf. I Thess. 5,21), par là même évite tout mal.

146. L’homme patient est comblé d’intelligence. De même celui qui sait prêter l’oreille aux paroles sages.

147. Sans le souvenir de Dieu, il n’est pas de connaissance vraie. Car en dehors du premier, la seconde est bâtarde.

148. Le cœur dur tire profit d’un discours qui affine la connaissance. Car, étranger à la crainte, il n’accepte pas les peines du repentir.

149. L’homme doux appelle un discours de confiance. Car il ne met pas à l’épreuve la patience de Dieu, et il ne s’expose pas à la transgression fréquente.

150. A l’homme puissant, ne reproche pas la vaine gloire. Mais montre-lui le déshonneur qui le menace dans le siècle à venir. Il se laissera blâmer de cette manière, s’il est avisé.