ALLOCUTION DE SON EMINENCE LE METROPOLITE PANTELEIMON
DE BELGIQUE (PRESIDENT) LORS DE L’OUVERTURE DE LA
PREMIERE CONFERENCE EPISCOLE ORTHODOXE DU BENELUX
Bruxelles – 23 juin 2010
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Eminences et Excellences, chers frères en Christ,
Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter de tout cœur la
bienvenue à Bruxelles, à l’occasion de cette première rencontre de la
Conférence Episcopale Orthodoxe du Benelux. “Béni soit Dieu, le Père de
notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de
bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ” (Eph. 1, 3).
J’ai l’honneur de vous transmettre les salutations de Sa Toute-Sainteté
le Patriarche Œcuménique Bartholomée, qui depuis le début de son pontificat
fut un grand promoteur du renforcement de la collaboration panorthodoxe.
C’est ainsi qu’il réunit régulièrement – en tant que Primus inter pares de
l’épiscopat orthodoxe – les primats des Eglises Orthodoxes locales afin de
traiter ensemble des questions auxquelles l’Orthodoxie se voit confrontée,
mais aussi pour trouver ensemble des solutions aux grands défis que ce
monde mène à sa suite.
Lors de sa récente visite en Russie, le Patriarche Bartholomée
réaffirma que sa plus grande priorité est la convocation du Grand et Saint
Concile de l’Eglise Orthodoxe. Voici maintenant près de 50 ans que notre
Eglise prépare ce Grand et Saint Concile et on peut affirmer que les travaux
de ces deux dernières années ont amené de grands progrès. Des accords
ont été conclus sur la manière d’aborder la question de la Diaspora
Orthodoxe – “c’est-à-dire des croyants orthodoxes qui se sont installés dans
des contrées situées en-dehors des territoires des Eglises Orthodoxe locale
traditionnelles” –, ainsi que sur la manière d’accorder l’autocéphalie ou
l’autonomie. C’est ainsi qu’il fut décidé qu’en certaines régions de la Diaspora Orthodoxe des Conférences Episcopales seraient créées avec pour but:
La IVe Conférence Préconciliaire Panorthodoxe s’est tenue à Chambésy, Genève, du 6 au 12 juin 2009.
La décision de la Conférence Préconciliaire Panorthodoxe n’est bien
entendu qu’une mesure transitoire. Toutes les saintes Eglises Orthodoxe ont
exprimée leur volonté de voir le problème de la Diaspora Orthodoxe réglé
“selon l’ecclésiologie orthodoxe, la tradition canonique et la praxis de l’Eglise
Orthodoxe”.
Une de ces régions est celle du Benelux (Belgique, Pays-Bas et
Luxembourg). Chacun d’entre nous a été convié à cette conférence
épiscopale précisément pour la raison qu’il possède une ou plusieurs
paroisses dans un ou dans plusieurs de ces pays. Une certaine complexité
n’est pas absente de cette situation :
- la région comporte trois pays, plusieurs langues, des passés et accents
différents;
- la présence orthodoxe est différente dans chacun des pays (la façon
dont elle est traitée varie);
- certains d’entre nous ne possède qu’une seule paroisse dans cette
région, c’est-à-dire dans un seul des 3 pays et, par conséquent, peut
difficilement participer aux débats concernant les 2 autres pays ;
- la communication directe entre les évêques ne sera pas toujours
évidente en raison de l’absence de connaissance de langue commune
à chacun.
Nous sommes appelés à travailler ensemble à l’unité de l’Eglise
Orthodoxe dans cette région:
o certainement au niveau de nos engagements théologiques,
ecclésiologiques, canoniques, spirituels, caritatifs, éducatifs et
missionnaires;
o également au niveau de l’approche pastorale, de la catéchèse et
de la vie liturgique;
o sans oublier les dialogues œcuméniques et interreligieux.
En vérité, il n’y a, théologiquement et sacramentellement, qu’une seule
Eglise Orthodoxe et pourtant nous connaissons tant de différences entre nos
Eglises Orthodoxes locales au niveau mondial. Pensons seulement aux
différences entre les diverses juridictions en matière de mariages mixtes et
de leur reconnaissance; la reconnaissance du baptême des autres chrétiens;
à la manière dont les autres chrétiens sont reçus dans l’Orthodoxie; à la
question de la crémation; etc. Nous avons besoin de coordination.
Nous tendons à l’unité car notre Seigneur nous a Lui-même demandé
d’être un. Cela ne signifie pas qu’au sein de cette unité il ne puisse y avoir de
la diversité. Il faut respecter la grande diversité qui existe entre les fidèles
orthodoxes, que ce soit au plan des langues, de la culture ou de la nationalité.
Nous portons une grande responsabilité aux yeux de nos fidèles et aux
yeux du monde. Nous sommes appelés à témoigner ensemble de
l’Orthodoxie telle que la vivons sacramentellement, eucharistiquement et
spirituellement, et ce dans un monde de plus en plus déchristianisé. C’est
pourquoi – en tant qu’évêques de l’Eglise Orthodoxe – nous ne pouvons
oublier que l’Eglise, comme mystère, est une vie en Christ, qui transfigure et
divinise. Le rôle de l’Orthodoxie consiste précisément à refaire découvrir aux
gens la joie de la Résurrection. Dans les contacts œcuméniques, les
dialogues interreligieux et dans la société au sens large, la voix de
l’Orthodoxie a son importance. Mais cette voix perd beaucoup de sa force
lorsque règne la divergence parmi nous.
C’est pourquoi c’est à juste titre que Sa Toute-Sainteté le Patriarche
Œcuménique Bartholomée et les primats des Eglises Orthodoxe locales ont
décidé de se donner les moyens de régler le problème de la Diaspora
Orthodoxe. Nous leur sommes reconnaissants et demandons à notre Dieu,
ami des hommes, de nous donner la force d’accomplir Sa volonté, à laquelle
nous sommes appelés: à l’unité et à la collaboration dans l’amour!
1. montrer et renforcer l’unité de l’Eglise Orthodoxe;
2. de renforcer ensemble la diaconie pastorale envers les fidèles de ces régions;
3. et d’apporter un témoignage commun au monde.