Dans un premier temps , j’avais voulu intitulé cet exposé : « l’apport de l’émigration russe en France, puis , en réfléchissant , j-ai pensé mettre un point d’interrogation , j’essayerai d’expliquer pourquoi ?
Si l’apport aux arts de la danse (avec Diaghilev), aux plastiques avec Chagall et Stravinsky , aux arts plastiques avec Kandinsky sont bien reconnus, il n’en est pas de même dans l’ordre de la pensée religieuse .
Dans le cadre de cet exposé, qui ne saurait être exhaustif, je prendrai quelques faits marquants, pour essayer d’apporter une conclusion provisoire.
Mais dans une première partie , il faut définir d’où l’on vient, qui l’on est , ce qu’on a voulu faire , je me limiterai à une époque déterminée, l’entre deux guerres (1920-1940), en évoquant brièvement le rôle de quelques institutions et de quelques personnalités.
1) D’où l’on vient ?:
L’émigration russe ne formait pas un seul bloc en 1920, ce n’est pas comme on se l’imagine seuls les aristocrates qui ont fui , mais tout in peuple qui certes voulait sauver sa vie, mais aussi refusait la soumission à un régime totalitaire à la fin de la guerre civile russe ( 1917-1920), après la victoire de ce qu’on appelait les bolcheviks sur les armées blanches [1], une victoire que l’on pensait provisoire, mais qui était définitive, vu la nature du régime soviétique, mais on ne l’imaginait pas à ce moment.
Qui donc a émigré alors :
-ce furent donc avec l’Armée des Volontaires, les soldats et les officiers de tout grade avec leur famille tout un état qui migra :
-quatre anciens premiers ministres
-une douzaine d’anciens ministres
-des fonctionnaires de tout grade de l’Ancien Empire
-des intellectuels de tout bord , de gauche comme de droite.
-des hommes politiques de tout bord également de l’extrême droite à l’extrême gauche socialiste et anarchiste.
-des membres du clergé (prêtres et évêques)
-des paysans aussi, comme les cosaques, sorte de soldat-paysans qui avaient pris les armes contre les bolchéviks….
Soulignons l’épisode de ce qu’on appelé « le paquebot des philosophes » : en 1922, Lénine et Trotski avaient affrété tout un paquebot allemand, qu’ils ont bourré d’intellectuels de tout bord pour les expulser de Russie. Mansuétude exceptionnelle et unique, encore mal expliquée de nos jours, car cela a permis à tous ces gens non seulement de sauver leur vie , mais aussi de continuer leur ouvre à l’étranger.
Voilà pour les hommes qu’en était-il de l’Eglise en cette période. Au début du XXème , contrairement à ce qu’on à pu croire, non seulement l’Eglise Orthodoxe russe n’était pas en décadence [2], mais en plein renouveau.
2) L’EGLISE ORTHODOXE RUSSE EN 1917
Ce renouveau concernait tous les domaines : spirituel, pastoral, intellectuel…soulignons la redécouverte du sens des icônes , du chant liturgique traditionnel, de la collégialité , sur le sens duquel nous devons nous arrêter un instant . Dans le Credo de « Nicée-Constantinople » , le terme « Katholiki » de « l’Eglise Une, Sainte , Catholique et Apostolique », a été traduit en slavon d’Eglise par le terme « Sobornoya » qui signifie à la fois « collégialité » et « conciliarité » et non pas « universalité » comme on le comprend en Occident. Comme l’ont écrit les « patriarches orientaux » en réponse à une encyclique du pape PIE IX en 1848 : « Ni rang, ni supériorité hiérarchique ne doivent être considérés comme garantie de la vérité. ….. La conservation de la foi est attribuée non pas à des individus, mais à la totalité du corps de l’Eglise… » Ce qui est la base fondamentale d e toute l’ecclésiologie orthodoxe.
L’Eglise n’est pas seulement les clercs, mais tout le peuple de Dieu , qui est gardien de la Foi.
En pleine tourmente révolutionnaire l’Eglise russe avait pu réunir un Concile à Moscou (1917-1918). Ce Concile extrêmement important pour comprendre notre vie ecclésiale , a non seulement rétablit le patriarcat, aboli depuis plus de deux siècles par Pierre le Grand , mais a mis ce principe de collégialité à tous les niveaux de la vie ecclésiale : il devait y avoir des structures de dialogue permanent au niveau de la paroisse entre le recteur et les paroissiens laïcs , au niveau du diocèse entre l’évêque , les prêtres et les laïcs , au niveau du patriarcat, entre le patriarche et les évêques. Le patriarche, premier parmi les égaux, était responsable et soumis au Concile qui devait se tenir tous les trois ans.
Quelques années plus tôt, en 1909, un événement fondamental s’était produit dans la vie intellectuelle russe (un colloque vient d’y être consacré récemment au Collège des Bernardins à Paris). On sait l’importance -et c’est un point commun avec la France- que les intellectuels ont joué en Russie. Cette année là , en effet, paru un ouvrage intitulé « VEKHI » (jalons) écrit par les principaux intellectuels marxistes de l’époque, dont le chef de file était Pierre Struve qui avait introduit le marxisme en Russie, où ceci répudiaient leur idéologie et dénonçaient prophétiquement dans la révolution marxiste, une régression vers la barbarie , l’obscurantisme, la violence…Participaient à cet ouvrage des célébrités marxistes comme le futur p. Serge BOULGALOV, les philosophes Nicolas BERDYAEV et FRANK…
On se doute du choc que produisit dans la société de l’époque la parution de cet ouvrage, où l’on assistait à ce qu’on a appelé le « retour du fils prodigue », des intellectuels du matérialisme vers l’idéalisme, puis vers la spiritualité .
Des cercles à tous niveaux s’étaient constitués dans les grandes villes réunissant les intellectuels et des représentants du clergé , où très vite les deux parties trouvèrent un langage commun sur différents faits de société : comme l’évolution des mœurs, l’indépendance de l’Eglise par rapport à l’état , la collégialité…
Donc paradoxalement la révolution marxiste survient lorsque cette doctrine paraissait à beaucoup comme dépassé et dangereuse .
Ce retour des intellectuels vers l’Eglise continua au moment de la révolution et de l’émigration.
Comment s’organisa notre Eglise dans l’émigration ?
3) l’organisation ecclésiastique en France.
Jusqu’à la révolution, l’état impérial prenait à charge l’organisation ecclésiastique.
Il y avait une grande église à Paris, celle qui est devenue notre cathédrale : St Alexandre Nevsky, puis quelques églises dans les centres touristiques ( Nice, Cannes, Biarritz…). Devant l’afflux des émigrés (on estime leur nombre à environ 250 000) se fit sentir le besoin de créer des nouveaux lieux de culte.
Là on passait dans une situation totalement différente par rapport à l’ancien état russe en France « tous les cultes sont libres, mais la République ne finance aucun culte »(loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, 1905). De nouvelles paroisses furent fondées dans les grands centres où les émigrés trouvaient du travail , comme Le Creusot, Ugine , Montargis…) de taille souvent modestes, souvent dans d’anciens garages ou hangars , comme notre paroisse actuelle , qui fut agrandie en plusieurs étapes. Dans le XVème arrondissement vu l’existence des usines CITROEN à l’époque, il y avait trois paroisses.
Le patriarche TYKHON de Moscou désigna un évêque pour la France et l’Europe Occidentale , ce poste fut confié au métropolite EULOGE , un homme
remarquable qui avait déjà un passé pastoral important en Russie et qui savait parler aussi bien à des intellectuels sophistiqués comme à de simples paysans .
Le métropolite établit le principe de collégialité à tous les niveaux de la vie diocésaine tel qu’il avait été défini par le Concile de Moscou , alors que vu la situation politique ce principe ne pouvait pas être appliqué en Russie même.
A la tête de chaque paroisse, il y avait un recteur nommé par l’évêque et assisté d’un conseil paroissial de laïcs . Le nombre de laïcs dans chaque conseil devait être supérieur à celui des clercs .
A côté existaient des associations soit d’intellectuels, d’anciens combattants, de secours social (type croix rouge), de mouvements de jeunesse…dont nous parlerons plus loin.
4) Etat d’esprit de l’émigration.
Si sur le plan culturel, il n’y a pas de rupture entre les activités d’avant et après la révolution, il n’en est pas de même sur le plan social . Tout d’abord c’est la précarité sur la subsistance quotidienne, il fallait prendre n’importe que l métier pour survivre . L’image du prince chauffeur de taxi ou de la comtesse serveuse dans une gargote est vraie.
Mais malgré la précarité et la déchéance sociale , il y a eu très peu de délinquance ( à l’exception manifeste d’un Gorgouloff, assassin du président de la République , Paul DOUMER). La majorité des émigrés pensait que le triomphe du bolchévisme était provisoire, un régime aussi sanglant et absurde ne saurait durer longtemps. Or il dura. La majorité était monarchiste, du moins sentimentalement, mais divisée sur les modalités de cette monarchie et entre deux prétendants , mais aussi il y avait des minorités républicaines fort actives , des socialistes (Kérensky) , même des anarchistes…
La grande majorité était de confession orthodoxe, mais il y avait des minorités catholiques, protestantes, israélites, même musulmanes et bouddhistes.
4) Evolution de la vie ecclésiale.
L’Eglise en émigration n’a pas su conserver son unité pour des raisons politiques.
Le groupe d’évêques résidant à l’étranger avait voté en 1923 , une résolution comme quoi l’Eglise en émigration soutenait le principe d’une restauration de la monarchie de droit divin , telle qu’elle avait existé en Russie avant la révolution ! Le métropolite EULOGE quoique personnellement monarchiste soutient que l’Eglise devait rester au-dessus de la politique, d’où rupture entre Mgr EULOGE et le groupe d’évêques qui constitua une juridiction parallèle. De même, quelques années plus tard, Mgr EULOGE dut se séparer de son Eglise mère , celle-ci fut obligée de se soumettre au pouvoir soviétique alors que celui-ci la persécutait violemment . Le gardien du trône patriarcal , Mgr SERGE, exigea une déclaration de loyauté envers le régime , ce que Mgr EULOGE ne pouvait accepter , le métropolite Serge alors le destitua sans jugement. Comme le permettaient les canons de l’ Eglise , le métropolite en appela au premier hiérarque de l’Orthodoxie , le patriarche œcuménique de Constantinople (Istanbul). Celui-ci accepta de prendre sous son autorité provisoirement notre diocèse tout en lui garantissant son autonomie interne et son organisation collégiale. C’est pourquoi jusqu’à aujourd’hui nous nous trouvons dans la juridiction du patriarche œcuménique.
L’Eglise orthodoxe n’ayant pas de juridiction pyramidale comme l’Eglise catholique , le principe et la communion des divers centres entre eux . Malgré la séparation administrative nous n’avons jamais cessé d’être en communion avec notre Eglise mère, l’Eglise russe.
6) Rapports entre les communautés non orthodoxes.
Quels ont été les rapports entre les émigrés orthodoxes et les représentants des Eglises catholique et réformées ces années là (1920-1940) ?
A cette époque, l’Eglise catholique n’était pas entrée dans le mouvement œcuménique. Au niveau hiérarchique, les relations furent presque inexistantes. N’oublions pas qu’encore en 1855, l’archevêque de Paris de l’époque , Mgr TIBUR, au moment de la guerre de Crimée , appelait à une « guerre sainte» contre la Russie, coupable d’être le principal soutien « du schisme de Photius ». Mgr EULOGE a noté dans ses mémoires, que lors de la cérémonie marquant l’assassinat du roi ALEXANDRE de Yougoslavie, sous l’Arc de Triomphe, l’archevêque de Paris lui tourna démonstrativement le dos pour ne pas le saluer !
Des relations plus fraternelles existaient à d’autres niveaux : soulignons les moines d’Amay qui avaient adopté le rite byzantin ; et qui plus tard ont migré à Chevetogne (Belgique), qui étudièrent avec sympathie et objectivité la doctrine et la pensée orthodoxes.
Sur le plan social, notons la création pour les jeunes garçons orthodoxes russes d’un lycée à Meudon (le lycée Saint Georges) , par les jésuites , sans aucun esprit de prosélytisme.
L’institut Saint SERGE :
A cette époque-début des années vingt- toutes les institutions religieuses de formation avaient été fermées en Russie. Le besoin se faisait sentir d’une école de théologie à Paris- devenu le centre de l’émigration russe. La présence de la partie la plus dynamique du personnel intellectuel dans la capitale française, la désignait pour être cet endroit. C’est encore Mgr EULOGE qui trouva les bâtiments d’une ancienne mission protestante allemande , mise sous séquestre comme bien de guerre par le gouvernement français . L’académie libre de philosophie religieuse de Berdiaev en planifia le premier curriculum d’étude. Non seulement l’Institut forma des futurs clercs (un nombre impressionnant d’évêques dans divers pays y fut formé) pour le besoin des fidèles, mais aussi fut un centre d’études de réflexion et de contacts sur la théologie orthodoxe de haut niveau.
L’Action Chrétienne des Etudiants Russes (ACER) :
Je ne parlerai que d’un seul mouvement de jeunesse, mais il y a eu beaucoup d’autres. L’ ACER fut fondée en 1923, en Tchécoslovaquie, mais son centre fut très rapidement là-aussi Paris , par des jeunes à partir de cercles informels. Le Mouvement – comme on l’appelle- fut aidé par la Fédération Universelle des Associations Chrétiennes d’Etudiants (FUACE) et l’YMCA -organismes d’origine protestante- qui apportèrent un soutien matériel généreux sans contrepartie théologique ni idéologique. Le but de ce mouvement fut de créer ce qu’on appelle
En traduisant du russe mot à mot « écclésifier la vie ». Ce qui veut dire de supprimer la dichotomie entre la vie civile et familiale et la vie religieuse , l’éthique chrétienne devant éclairer la vie tout court , on peut rendre ce terme par « christianiser la vie ».
Ce mouvement existe toujours et à son siège dans le XV arrondissement.
Une des activités du Mouvement qui eu une grande importance fut l’activité éditoriale des principaux ouvrages de la renaissance religieuse russe de la fin du XIX et des débuts du XX siècles sous le titre éditorial des « Editeurs Réunis ». jusqu’à maintenant nous possédons une grande librairie dans le quartier latin appelé « les Editeurs Réunis »
Aussi bien l’ACER que l’Institut Saint Serge s’engagèrent très rapidement dans le mouvement œcuménique qui à l’époque réunissait essentiellement les protestants . Des liens étroits furent établis avec l’Eglise anglicane . Ce qui permit aux intellectuels ruses de mieux comprendre la problématique de l’Occident (mais l’Occident comprit-il mieux la Russie ?). Les contacts œcuméniques furent encouragés par le métropolite EULOGE mais furent condamnés par le Synodes d’évêques monarchistes et le patriarcat de Moscou .
7) Quelques personnalités de l’émigration :
Il faut surtout parler de Nicolas BERDIAEV , qui faisait partie du groupe des anciens marxistes qui eut le plus de contact avec les occidentaux et même avec une partie des intellectuels catholiques de l’époque.
D’abord dans le cercle de philosophie spirituelle qu’il organisa dans sa maison à Clamart et dans le cercle hebdomadaire de Jacques et Raïssa Maritain , dans la ville de Meudon tout à côté. Berdiaev fut également invité aux célèbres colloques de Pontigny, qui une fois par an fut le grand rassemblement des intellectuels français entre les deux guerres. Il organisa plusieurs colloques avec les intellectuels français sur des sujets spirituels et historico-politiques . les catholiques étaient préoccupés par les problèmes sociaux et les menaces contre la paix. Ils étaient intéressés par une troisième voir entre les fascismes et le communisme qui pourrait sauvegarder les libertés tout en créant une justice sociale . Les français furent particulièrement intéressés par les plaidoyers de Berdiaev sur la liberté ; irréductible et mystérieux don de Dieu « Dieu a voulu la liberté , Dieu est dans la liberté et c’est de cela que vient la tragédie du monde »
( Berdiaev . Autobiographie ).
Un autre intellectuel, Georges FEDOTOV, souhaitait un monde délivré à la fois du bolchevisme et du capitalisme . Il prit parti comme beaucoup d’intellectuels français contre le nazisme et la franquisme, soutint les républicains espagnols , le New Deal de F. D. ROOSEVELT et le front populaire de Léon BLUM , ce dernier il faut le souligner soulagea la vie matérielle des émigrés , en leur accordant les droits sociaux.
Comment ne pas évoquer la Mère Marie SKOBTSOV ou la sainte Mère Marie de Paris ? D’un milieu aristocratique, elle fut dans sa jeunesse une révolutionnaire , poétesse, mariée deux fois, ayant des enfants de père différent, ce ne fut pas une sainte à l’au de rose , après la mort de sa fille , elle se fit moniale et se consacra aux nombreux déshérités dans foyer de la rue de Lourmel .
Sous l’occupation, elle cacha les juifs , leur délivrant de faux certificats de baptême, arrêtée et déportée à Ravensbruck , elle alla volontairement dans la chambre à gaz, à la place d’une détenue.
Notre paroisse a fusionné avec la sienne et nous conservons précieusement ses reliques (icones et broderies) qu’elle a faites de ses propres mains.
Le père Serge BOULGAKOV (187i-1944)
Quelques mots sur le P. Serge BPULGAKOV , le plus grand théologien orthodoxe russe qui a écrit son oeuvre principale à Paris. Fils de prêtre, devenu athée à l’adolescence , puis selon expression passe progressivement « du matérialisme à l’idéalisme ». Expulsé de Russie en 1923, il devient le premier doyen de l’Institut St SERGE . Il toucha à tous les thèmes de la théologie. Il reste connu pour avoir développé le thème de la « Sophia Divine », principe divin qui participe à la création et à la vie du monde. Son œuvre reste encore à découvrir.
Encore quelques mots sur le p. Nicolas AFANASSIEFF (1893-1966) qui sera le seul théologien non catholique cité dans les documents de VAICAN II sur l’Eglise. Selon ces documents l’Eglise catholique a défini que la structure de l’Eglise nait de la forme structurée de l’Eucharistie, lorsqu’autour de l’évêque se réunissent les prêtres, les diacres et les fidèles pour la célébration du Mystère.
CONCLUSION ;
Si le grain a été semé, a-t-il déjà germé, d’où mon point d’interrogation ?
C’est pourquoi nous comptons sur ces journées « portes ouvertes » pour moeux se connaître et se comprendre.
Notre paroisse évolue, elle compte actuellement 10 % de membres issus de ma première émigration , 50 % de « nouveaux » russes (c’est à dire venus récemment en Occident), les 40 % restant sont originaires de divers autres pays orthodoxes ou français de souche.. Notre recteur est d’origine serbe, notre deuxième prêtre est français de souche. Nous célébrons moiti en slavon d’Eglise, moitié en français . Nous sommes « en marche » .
Nicolas GREKOFF