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Communiqué du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe d’Antioche réuni à Damas
sous la présidence de Sa Béatitude le patriarche Ignace IV
Traduction non officielle, effectuée par les soins de Carol Saba, à partir du communiqué publié en arabe sur le site du Patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche.
« La 45ème session ordinaire du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe d’Antioche s’est tenue à Damas entre le 6 et le 8 octobre 2009 sous la présidence de Sa Béatitude le patriarche Ignace IV et avec la participation de leurs éminences, les révérends pères, membres du Saint Synode d’Antioche. Le métropolite Philippe Saliba (Amérique du Nord) s’est absenté.
Au cours de cette session, le métropolite élu pour le diocèse de Tripoli et de Koura, l’archimandrite Ephrem (Kyriakos), s’est présenté et a été félicité par les membres du Synode, qui ont félicité le diocèse pour son élection. Puis, l’accueillant au nom des membres du Synode, Sa Béatitude s’est adressé à lui en disant :
« Je connais Mgr Ephrem dans son service et son engagement. C’est un homme brillant et un vrai moine. Le moine peut vivre comme un moine là où il veut, mais il ne fait pas du diocèse un monastère. Le diocèse nécessite un don total de soi. Cet évêque élu ne nous est pas étranger. Lors de notre rencontre aujourd'hui je lui ai rappelé de sa prise de position au congrès général des diocèses tenu en 1993 où il prononça des paroles rarement entendues. Je sollicite vos prières à tous pour le bien de ce frère élu et pour le bien de ce diocèse. Sa présence avec nous, ajoute charisme et bénédiction aux charismes et bénédictions présentes au sein de ce Synode. Je demande au Seigneur d’accorder longue vie à Mgr Ephrem et l’avenir dira et confirmera comment sont les vrais consacrés ».
De son côté, l’évêque élu répondit : « Je vous remercie, Béatitude et je remercie leurs Eminences les pères du Synode parce que vous avez placé votre confiance en ma personne. J’espère pouvoir porter cette responsabilité avec l'aide du Seigneur et vos prières. Je dis que je suis faible comme tout être humain, et je confesse devant vous que j’ai aimé le Seigneur et cette Eglise et que je suis prêt à donner mon sang pour elle ».
Au début de la session, leurs Eminences les pères du Synode ont adressé deux lettres à leurs Excellences les présidents de la république syrienne et de la république libanaise dans lesquelles ils affirment aux deux présidents le soutien de l’Eglise d’Antioche aux efforts déployés dans l’intérêt du bien des deux pays et ils ont demandé au Seigneur qu’Il les fortifie pour qu’ils continuent à soutenir les enfants des deux pays et à les épauler.
Cette session a été caractérisée par des discussions entre les pères du Synode centrées sur la dimension pastorale du service ecclésial sous tous ses angles. Ils ont insisté sur la nécessité pour que les prêtres dans les paroisses soient les porteurs des enseignements de l’Eglise ainsi que les orientations du Saint Synode dans chaque foyer, afin que la prière soit liée au service et que nos fidèles sentent qu’ils sont bien aimés et qu’ils sont portés, en souvenir permanent et fervent, par la prière liturgique et sacramentelle de leurs pasteurs. Ceci implique également que la diaconie des pasteurs dans la paroisse soit en relation avec la réalité, et la réalité réside dans le temps et l’espace, et tous les deux sont changeants. De même que pour les critères pastoraux, les critères moraux ne peuvent être décalés par rapport à la réalité et ce, afin que le comportement effectif dans la réalité soit bien maitrisé, une telle pastorale n’étant qu’une confirmation de l’incarnation du Seigneur dans Son Eglise et dans l’histoire humaine.
En premier lieu, le Saint Synode a décidé d’élever l'évêque Niphon (Saykali), le vicaire patriarcal auprès de l’Eglise de Moscou, au rang d’archevêque.
Puis, leurs éminences pères du Synode ont étudié la situation pastorale dans le Sandjak (province) d’Alexandrette et ont pris connaissance des efforts pastoraux qui y sont déployés et ont décidé d’élaborer un plan d'action qui sera doté des moyens humains et financiers afin que nos fidèles enfants du Sandjak sentent qu'ils sont au coeur des préoccupations de l'Église d'Antioche.
Par la suite, le Saint-Synode s’est longuement arrêté sur le sujet de l’échange entre les diocèses avoisinants et sur l’importance de la coordination s’agissant des questions qui se posent sur une base régionale et qui nécessitent une approche commune. Ils ont décidé de tenir des rencontres locales, selon le besoin, regroupant les évêques de ces diocèses, ce qui a pour effet d’activer la coordination en profitant des expertises diverses. Ceci est valable à la fois pour les diocèses du patriarcat en Orient et en diaspora. Et compte tenu du fait que le « lien permanent et continue » est considéré dans notre monde d’aujourd’hui comme une des priorités, les pères du Synode ont réservé une part importante des discussions à la question de la communication dans sa double dimension enseignante et informationnelle. Ils ont pris connaissance, dans ce cadre, d’un projet de bulletin électronique du patriarcat comprenant des sujets spirituels et des nouvelles de tous les diocèses du patriarcat et ont décidé que la publication d’un tel bulletin soit hebdomadaire et qu’il lui soit dédié des correspondants dans tous les diocèses. Ils ont également décidé de recourir aux experts en la matière pour élaborer un projet global de communication qui puisse servir le travail évangélique et missionnaire de l’Eglise par des moyens audiovisuels.
Et compte tenu du fait que là où est l’évêque, là est l’Eglise, et là où est l’Eglise là est l’évêque, et compte tenu du fait que l’évêque qui est à la fois évêque et pasteur, est un évènement dans la vie de l'Église, et en raison du fait que la réalité des diocèses antiochiens que ce soit en Orient ou en diaspora a évolué, le Saint Synode a décidé de confier à un de ses membres la mission de préparer une étude sur l'évolution de l’épiscopat au sein de l'Église orthodoxe des points de vue théologique, canonique, et historique, de sorte que le rôle de l’évêque qui n’est pas un métropolite et sa position au sein de l’Eglise d’aujourd’hui soient déterminés.
Considérant par ailleurs que les fidèles de notre Eglise méritent que la diaconie des pasteurs au sein de la paroisse soit bien ordonnée et faite avec convenance, et afin de rythmer le service, le Saint Synode a décidé de mettre en place un « guide pastoral pour les prêtres » afin qu’il soit adopté par tous les prêtres du patriarcat dans leurs offices. Une revue annotation du petit euchologue
a également été décidée et plus particulièrement, en ce qui concerne les offices du mariage et du baptême.
Les pères du Synode ont examiné la question des relations entre les Eglises orthodoxes soeurs et ont entendu un rapport sur les conclusions des réunions des Eglises orthodoxes à Chambésy, en Suisse, en préparation du saint et grand concile pan orthodoxe. Ils ont également entendu un rapport sur le dialogue catholique - orthodoxe et ont affirmé, après l’avoir étudié, et tout en élevant la prière, le désir de l'Église orthodoxe pour que se réalisent la communion d’amour et l’unité entre les Eglises, dans le Christ Jésus.
Le Synode n’a pas conclu ses travaux avant de réserver à l’Institut saint Jean Damascène du Balamand une large part du temps pour étudier les questions liées à la situation de cet institut qui, bien qu’ayant un caractère académique, constitue la pépinière antiochienne des pasteurs qui fait croitre en eux le sens ecclésial clérical et les forme pour accomplir le mystère du lavement des pieds, et est de ce fait un lieu de prière permanente dans lequel la connaissance s’élève vers l’esprit de sagesse et de compréhension. Sur cette base, la commission synodale présidée par Sa Béatitude veille afin que cet objectif soit constamment porté à l’attention des étudiants de la théologie.
En conclusion, les pères du Synode affirment à l’attention de leurs enfants qu’ils veillent comme des pasteurs fidèles sur la paroisse, qu’ils leur demande de se fortifier et de rester ferme, et qu’ils ne laissent pas le désespoir, la tristesse et les soucis de la vie et les difficultés résider dans leur coeur, car le Seigneur ne laisse pas le navire fatigué par les vagues, au milieu de la tempête car Il est au centre de l’Eglise préservant ses enfants du Malin, par Son Esprit Saint, jusqu’à la fin des temps. »