Question 13 : Celui qui pèche après son baptême doit-il désespérer de son salut dès que ses fautes sont nombreuses ? ou bien y a-t-il une limite dans le péché, jusqu'à laquelle on doit espérer dans la bonté de Dieu moyennant pénitence ?
RÉPONSE : S'il y avait un terme à la multitude des miséricordes de Dieu et une mesure à l'étendue de sa pitié, il faudrait désespérer en comparant le nombre et l'étendue de nos fautes. Mais on peut bien, semble-t-il, mesurer et compter celles-ci, tandis qu'on ne peut déterminer ni limite à la pitié de Dieu ni borne à ses miséricordes. Il n'y a donc pas lieu de désespérer, mais plutôt de reconnaître la miséricorde et de détester le péché, dont le pardon, dit l'Écriture, se trouve dans le Sang du Christ.
Qu'il ne faille pas désespérer, cela nous est répété constamment et de mille manières. Cela ressort surtout de la parabole de notre Seigneur Jésus Christ au sujet de l'enfant prodigue. Celui-ci avait demandé son bien à son père et l'avait ensuite dépensé dans le péché, mais nous savons par les paroles du Seigneur, quelle joie intense provoqua son repentir (Lc 15,13 sq.).
Dieu l'a dit aussi par la bouche d'Isaïe : "Si vos péchés étaient comme l'écarlate je les rendrais blancs comme neige et s'ils étaient comme la cochenille, je les blanchirais comme la laine" (Is 1,18). Toutefois nous devons savoir que cela est vrai seulement lorsque, suivant l'Ancien et le Nouveau Testament, le repentir se manifeste réellement par la haine du péché et produit de dignes fruits, comme il est dit dans l'interrogation qui traite ce sujet (Voir Question5).