le 14 mars
Vie de sainte Mathilde
Sainte Mathilde eut pour ancêtre et pour descendants des princes remarquables, des héros fameux et de grands saints. Elle naquit dans les dernières années du IXe siècle.
Sa mère, après la mort de son époux, quitta le monde et entra dans un monastère. Mathilde fut élevée par des religieuses, sous les yeux de sa mère. Cette éducation produisit des fruits merveilleux, et l'on ne savait ce qu'il fallait admirer davantage en elle de sa beauté, de ses progrès dans les sciences ou de son habileté dans les travaux de son sexe.
Le duc Othon de Saxe, ravi de tant de qualités, rehaussées par une piété rare, la demanda en mariage pour son fils Henri, qui, peu d'années après, devint empereur d'Allemagne, sous le nom d'Henri Ier, dit l’Oiseleur. Ils eurent cinq enfants dont Othon, l’aîné, devint empereur et mérita le titre de « Grand » ; Brunon fut archevêque de Cologne, et l'Eglise l'a mis au rang des saints; une de leur filles fut reine de France. Mais la gloire de Mathilde, c'est avant tout sa sainteté.
Au bout de vingt ans d’une union sans nuage, Henri mourut, jeune encore, en 936, malgré les soins dévoués de son épouse, et sa mort fut pour Mathilde l'objet d'une longue et profonde douleur. Elle chercha à réconcilier les deux ainés de ses enfants qui se disputaient la couronne de leur père. Ne pouvant être écoutée, elle se retira dans un monastère de Westphalie, jusqu'à ce que ses fils, honteux de leurs actes, la rappellent.L'aîné Othon alla se faire sacrer Empereur d'Allemagne à Rome, et Mathilde profita de sa régence pour fonder nombre d'églises, hôpitaux, et quatre monastères bénédictins, dont celui de Quedlinbourg où elle mourut et fut enterrée.
L'oraison, les jeûnes, l'aumône, la mortification, remplissaient ses jours et ses nuits..Elle avait coutume de réciter tout le Psautier avant le premier chant du coq. Les pauvres recevaient ses fréquentes visites; elle savait si bien suffire à toutes leurs nécessités, qu'ils appelaient leur mère.
Peu de temps avant sa mort, Mathilde se retira dans un couvent pour se préparer à la mort. On la vit descendre au rang des simples religieuses, remplir avec joie les plus humbles fonctions, et donner à toute la communauté l'exemple d'une régularité parfaite. Elle mourut couchée sur un cilice recouvert de cendres, le 14 mars 968.