2). LES CHRETIENS DOIVENT ALLER A L'EGLISE AVEC AMOUR.
LA MERE COMMUNE DES CHRETIENS
Les Chrétiens doivent aller à l'Église avec un grand désir, parce que l'Église est la Mère commune de tous les Chrétiens Orthodoxes. Elle les a tous régénérés dans la piscine du Saint Baptême; elle les a nourris avec le lait spirituel de la piété, de la foi et avec les Saints Mystères.
Comme les enfants se pressent vers leur mère naturelle avec désir et amour, les Chrétiens devraient aussi se jeter dans les bras de leur Mère Spirituelle et très douce, la Sainte Église, avec une joie sans limites, un grand-amour, un parfait désir, et jouir de ses biens célestes.
Saint Jean Chrysostome a dit : "L'Église est la Mère de ses enfants, elle leur ouvre ses bras..." (Hom. sur Phocas le Martyr).
L'EGLISE C'EST LA MAISON COMMUNE DES CHRETIENS
Allons avec désir à l'Église, elle est la Maison de Dieu, la maison commune de tous les Chrétiens. Quand les habitants d'une maison matérielle s'absentent au loin, ils désirent toujours y revenir et revoir leurs parents. Les Chrétiens devraient également venir à l'Église avec un grand désir, comme à leur maison commune, la Demeure de Dieu, afin de contempler le Père céleste et tous les Saints, leurs parents spirituels, et jouir avec eux des biens éternels. Quand il écrit à Timothée, Paul affirme que l'Église est la Maison de Dieu : "Sache comment il faut te conduire dans la Maison de Dieu qui est l'Église du Dieu Vivant".
Chrysostome expliquant la parole du Patriarche Jacob quand il vit l'échelle, dit : "L'Échelle était une figure de l'Église, c'est pourquoi il l'appelle Maison de Dieu".
Le même affirme que l'Église est la Maison Commune des Chrétiens : "C'est pour toi que le Prêtre est assis, c'est pour toi que le Diacre reste debout, non sans fatigue et sans lassitude. Quelle sera donc votre excuse, vous qui ne daignez pas lui prêter attention ?"
"L'Église est la maison de nous tous. La Maison où nous sommes est plus que respectable. Ici sont déposés nos trésors les plus précieux; ici nous avons toutes nos espérances" (Hom. 32 sur Matthieu).
L'EGLISE EST LE JARDIN ET LE PARADIS
Il faut aller à l'Église avec un grand désir, frères, car elle est un Jardin, le Paradis.
Comme celui qui entre dans un beau parc éprouve beaucoup de plaisir à la vue des arbres et des fleurs, de même les Chrétiens devraient éprouver beaucoup de joie dans l'Église, à la vue des fleurs et des plantes que sont les Saintes Écritures Évangéliques, Apostoliques et Prophétiques. Dans ce Paradis qu'est l'Église, pas de serpent pour attaquer, mais le Christ qui conseille ; pas d'Ève pour chuter, mais la doctrine qui redresse. Il n'y a pas que des feuilles d'arbres mais aussi des fruits de l'Esprit.
"Y a-t-il, s'écrie Chrysostome, une prairie pareille à l'Église ? Y a-t-il un Paradis semblable à notre Compagnie ? Ici, pas de serpent notre ennemi, mais le Christ qui nous guide; pas d'Ève pour séduire, mais l'Église pour redresser; pas de feuilles d'arbres mais des fruits de l'Esprit". Et encore :
"Dans les prairies il y a des fleurs variées ; les unes réjouissent la vue, les autres l'odorat, d'autres encore servent pour les soins du corps, toutes sont pour l'homme. De même dans l'Église, il y a les Saintes Écritures, l'audition des Évangiles, des Épîtres et des Prophètes".
L'EGLISE EST UNE KERMESSE
Il faut que les Chrétiens aillent avec amour à l'Église. L'Église est comme une Kermesse où on aime aller promener, regarder, y faire des affaires et même gagner de l'argent pour s'enrichir.
Chrétiens, allons a l'Église de Dieu nous enrichir non de pierres précieuses, d'or ou d'argent, richesses éphémères et corruptibles, mais de Sa Doctrine, de Ses Paroles Divines, incomparablement plus précieuses que l'or et l'argent, comme le dit David le divin : "Les jugements du Seigneur sont vrais, éprouvés, plus précieux que l'or, les pierres précieuses, plus doux que la cire et le miel" (Ps. 18, 9 sq).
L'EGLISE EST UN PORT SPIRITUEL
On doit courir à l'Église avec la hâte des marins, en danger sur la mer, pour rentrer au port.
L'Église de Dieu est un port spirituel, un port sûr, tranquille et protégé, un abri pour tous ceux qui sont en péril sur la mer des villes, battus par la tempête du péché, par les vagues des soucis de ce monde.
Mille ans avant, le Prophète David avait beaucoup désiré dans son cœur de voir l'Église des Chrétiens, de se réjouir de sa gloire merveilleuse et de sa majesté. Il voulait être enlevé et porté dans une de nos Églises des nations: "Qui me mènera, disait-il, dans la ville forte?" (Ps. 108, 11).
Pour Saint Jean Chrysostome, la ville forte c'est l'Église.
Imitant David, les Chrétiens devraient avec plus de désir encore, se hâter vers l'Église dès le signal des cloches et des simandres sacrées.
Le peuple Israélite chérissait son Temple, qui n'était pourtant qu'une figure, qu'une ombre de l'Église des Chrétiens. "Que Tes demeures sont aimables, s'écriait-il, Seigneur des armées ! Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur" (Ps. 83, 1). Les Israélites préféraient être les dernier dans le Temple de Dieu plutôt que d'habiter dans les palais des pécheurs. "Je préfère me tenir sur le seuil de la maison de Dieu, plutôt que d'habiter sous les tentes de la méchanceté"(Ps. 83). Ils ne demandaient qu'une grâce à Dieu, se trouver toujours dans la maison de Dieu pour y contempler sa gloire : "Je demande au Seigneur une chose, que je désire ardemment: Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison du Seigneur, pour contempler la magnificence du Seigneur et pour admirer son Temple" (Ps. 26, 4).
Si les Juifs nourrissaient tant d'amour pour leur Temple, où étaient offerts des sacrifices d'animaux, s'ils désiraient ardemment voir l'Ancien Temple de Dieu où se trouvaient les seules images des Chérubins, quel doit donc être l'amour des Chrétiens pour les Saintes Églises du Dieu où est sacrifié mystérieusement le Fils de Dieu Qui les habite et y séjourne, Lui Qui est assis sur le trône de gloire chérubique ?