On raconte que sous le règne de l'empereur Tibère (578-582), une noble femme de rang sénatorial, nommée Marie, qui souffrait d'une maladie incurable et qui, désespérant de tout secours humain, s'en était remise à Notre Seigneur. Jésus-Christ, sollicita des Prêtres qui servaient l'église où se trouvait l'"Icône non faite de main d'homme1, l'autorisation de garder la précieuse Relique dans sa demeure pendant quarante jours. A l'issue de cette période, au cours de laquelle elle pria instamment devant l'Icône, son mal empira de manière insupportable, et ne pouvant se lever de sa couche, elle demanda à l'une de ses servantes de lui apporter la Sainte Effigie pour la vénérer. Quand elle ouvrit la porte de la chapelle, la servante resta saisie de stupeur, car une flamme de feu, qui atteignait le plafond, sortait du coffret où était déposée l'Icône et remplissait toute la pièce d'une violente lumière. Elle appela sa maîtresse, les autres servantes et les Prêtres, et tous tombèrent à terre devant ce spectacle en criant: "Kyrie eleison!" pendant un long moment. Après que le Prêtre eut dit une prière, la flamme s'affaiblit peu à peu et l'on parvint enfin à ouvrir le coffret. Et, ô miracle, tous purent alors constater que l'Icône était intacte et que sur le linge précieux que Marie avait déposé pour la protéger s'était imprimée une copie exacte de l'Icône "non faite de main d'homme". On déposa cette copie sur le corps de la malade qui fut aussitôt guérie et rendait gloire à Dieu pour son ineffable condescendance. Après quelques années, la pieuse Marie ayant reçu la révélation de son prochain décès, remit cette image à Saint Domitien, Evêque de Mélitène (cf. 10 janv.), qui se trouvait alors dans la capitale, et le chargea de la déposer au couvent de l'Ascension à Mélitène.
Lorsque, sous le règne d'Héraclius (615), les Perses attaquèrent l'Empire byzantin, les religieuses de ce Monastère se réfugièrent à Constantinople, où le Patriarche Serge leur céda un Monastère, mais il garda contre leur gré la précieuse Image. Une série de fléaux s'étant bientôt abattus sur l'Empire et sur l'Eglise, le prélat reçut pendant son sommeil la révélation que son larcin en était la cause, aussi s'empressa-t-il de restituer l'Icône aux moniales et la paix revint.
1. Il semblerait s'agir du Mandylion d'Édesse, mais ce dernier ne fut transféré à Constantinople qu'en 944 (cf. 16 août).