Starets Silouane considère l'humilité et ses "goûts" - c'est à dire le sentiment qui l'accompagne, par exemple un sentiment d'effort, ou de peine et de componction, ou la lumière et la joie de l'Esprit Saint. Il écrit :
Il y a bien des degrés d'humilité.
L'un est obéissant et se fait des reproches à lui-même en toutes choses ; cela c'est de l'humilité.
Un autre se repent de ses péchés et se considère comme un misérable devant Dieu. Cela c'est aussi de l'humilité.
Mais autre est l'humilité de celui qui a connu le Seigneur par le Saint Esprit : sa connaissance et ses goûts sont différents.
Lorsque, dans le Saint Esprit, l'âme voit combien le Seigneur est doux et humble, elle s'humilie elle-même jusqu'au bout. Cette humilité est tout à fait particulière et personne ne peut la décrire. Si les hommes pouvaient savoir par le Saint Esprit quel Seigneur nous avons, ils changeraient entièrement : les riches mépriseraient leurs richesses ; les savants, leur science ; les gouvernements, leur pouvoir et leur prestige ; tous vivraient dans une paix profonde et avec amour, et sur terre règnerait une grande joie.
N.B. Dans une telle spiritualité, la Mère de Dieu est une présence compatissante et stimulante, par son humilité, la pureté de sa prière, son élan vers Dieu, et sa vie dans le Saint Esprit.
Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos, Vie - Doctrine - Ecrits - Edition Présence, Belley, 1982, p. 289
Source : http://www.mariedenazareth.com/