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28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 00:13
Saint Cyrille d'Alexandrie

le 28 janvier

Vie de saint Cyrille d’Alexandrie

 

 

Ce grand serviteur de Marie était le neveu du trop fameux Théophile, patriarche d'Alexandrie, qui se montra l'ennemi acharné de saint Jean Chrysostome. Cyrille hérita à la fois du siège et de la rancune de son oncle, au point que, même évêque, il persista pendant six ans dans le schisme de son prédécesseur : le point contesté était l'inscription du nom de saint Jean Chrysostome sur les diptyques sacrés. Il fut enfin tiré de son obstination grâce à l'intervention de saint Isidore, abbé de Péluse, auquel Cyrille avait confié la direction de son âme :

 

« Si je suis votre père, comme vous le dites, lui écrivit saint Isidore, je dois craindre d'attirer sur moi le châtiment d'Héli, si terriblement puni pour avoir négligé la correction de ses enfants. Faites cesser ces querelles. Ne cherchez pas plus longtemps la vengeance d'une injure privée et domestique. Ne la faites pas peser sur l'Eglise. »

 

Cyrille ne put résister à ces touchantes exhortations, et se soumit : il assembla les évêques de son patriarcat, inscrivit solennellement le nom de Chrysostome dans les diptyques, et rentra ainsi en grâce avec Rome (418). Ceci prouve une fois de plus qu'on ne naît pas saint, mais qu'on le devient.

 

Le grand mérite de Cyrille devant l'histoire a été sa lutte contre Nestorius, moine et prêtre d'Antioche, qui, sous des dehors austères, cachait un esprit faux et chicaneur, et un orgueil indomptable. Elevé sur le siège de Constantinople (428), il se mit à enseigner hautement qu'il y a deux personnes en Jésus-Christ : celle de Dieu et celle de l'homme ; que depuis l'Incarnation le Verbe ne s'est point uni à la nature humaine, mais ne l'a prise que comme un vêtement. Il en concluait que la Vierge Marie n'est point Mère de Dieu, mais seulement mère de l'homme ou du Christ.

 

Cet enseignement souleva d'unanimes protestations tant des fidèles que des gardiens de la foi catholique. Dès 429, Cyrille écrivit contre Nestorius, puis à Nestorius lui-même ; il écrivit ensuite au Pape Célestin et à l'empereur Théodose II, pour les éclairer sur la gravité des nouvelles erreurs. Son intervention obtint son effet : Nestorius fut condamné, excommunié et déposé. Cyrille était chargé de faire exécuter la sentence, si dans le délai de dix jours l'hérésiarque n'avait pas rétracté ses erreurs. Dans ce but, Cyrille lui présenta à signer douze anathématisme qui détaillaient longuement son hérésie. Nestorius et ses partisans s'insurgèrent contre cette rédaction, y trouvèrent matière à discussion, et d'accusés se firent accusateurs.

 

Cette opiniâtreté donna lieu à la convocation du Concile d'Ephèse (431), où il se trouva deux cents évêques. La présidence du concile fut dévolue à Cyrille. Nestorius, cité trois fois, refusa de comparaître. Le concile prononça contre lui une sentence de déposition dont on informa l'empereur. Le 7 juin, depuis le matin, le peuple assiégeait les abords de l'église, attendant fiévreusement la décision du concile. Quand il apprit que les Pères avaient conservé à Marie son titre de Mère de Dieu, il éclata en transports de joie, et, à la lueur des flambeaux, reconduisit les évêques jusqu'à leurs demeures.

 

Six jours après, quatorze évêques orientaux, partisans de Nestorius, arrivèrent à Ephèse, se constituèrent en concile et excommunièrent Cyrille. Sollicité par les deux partis, l'empereur emprisonna Cyrille et Nestorius. Toutefois, à l'arrivée des légats du pape Célestin, il rétablit Cyrille et déclara Nestorius définitivement déposé. Les évêques partisans de Nestorius se réconcilièrent alors avec Cyrille.

 

Là se termine le rôle considérable rempli par Cyrille dans cette importante joute théologique. Métaphysicien pénétrant et esprit religieux, Cyrille avait profondément médité le mystère de l'Incarnation. L'unité du Christ qu'il mit si fort en relief lui paraissait la conséquence d'un raisonnement très simple:: si le Rédempteur n'est pas Dieu Lui-même, Il ne peut pas nous sauver ; Jésus-Christ est donc personnellement Dieu. Si Jésus-Christ est Dieu, il est juste de reconnaître à Marie la qualité de Mère de Dieu, quoiqu'elle n'ait pas, à proprement parler, produit la Divinité, chose qu'il serait absurde de prétendre. C'est ainsi que dans les générations ordinaires, l'âme l'emporte de beaucoup sur le corps. Et cependant, ne nommons-nous pas nos parents, ceux qui, en réalité, ne nous ont fait part que de notre substance corporelle? « Un seul est le Fils, un seul le Seigneur Jésus Christ, que ce soit avant l’incarnation ou après l’incarnation. En effet, le Logos né de Dieu le Père n’était pas un fils, et celui né de la Sainte Vierge un autre fils ; mais nous croyons que précisément Celui qui existe depuis toute éternité est né également selon la chair d’une femme. »

Saint Cyrille mourut probablement le 27 juin 444.

 

Lectures :

Philippiens 2, 5-11

Jean 8, 51-56

 

 

Vie de saint Cyrille d’Alexandrie

 

 

 

 

 

Ce grand serviteur de Marie était le neveu du trop fameux Théophile, patriarche d'Alexandrie, qui se montra l'ennemi acharné de saint Jean Chrysostome. Cyrille hérita à la fois du siège et de la rancune de son oncle, au point que, même évêque, il persista pendant six ans dans le schisme de son prédécesseur : le point contesté était l'inscription du nom de saint Jean Chrysostome sur les diptyques sacrés. Il fut enfin tiré de son obstination grâce à l'intervention de saint Isidore, abbé de Péluse, auquel Cyrille avait confié la direction de son âme :

 

« Si je suis votre père, comme vous le dites, lui écrivit saint Isidore, je dois craindre d'attirer sur moi le châtiment d'Héli, si terriblement puni pour avoir négligé la correction de ses enfants. Faites cesser ces querelles. Ne cherchez pas plus longtemps la vengeance d'une injure privée et domestique. Ne la faites pas peser sur l'Eglise. »

 

Cyrille ne put résister à ces touchantes exhortations, et se soumit : il assembla les évêques de son patriarcat, inscrivit solennellement le nom de Chrysostome dans les diptyques, et rentra ainsi en grâce avec Rome (418). Ceci prouve une fois de plus qu'on ne naît pas saint, mais qu'on le devient.

 

Le grand mérite de Cyrille devant l'histoire a été sa lutte contre Nestorius, moine et prêtre d'Antioche, qui, sous des dehors austères, cachait un esprit faux et chicaneur, et un orgueil indomptable. Elevé sur le siège de Constantinople (428), il se mit à enseigner hautement qu'il y a deux personnes en Jésus-Christ : celle de Dieu et celle de l'homme ; que depuis l'Incarnation le Verbe ne s'est point uni à la nature humaine, mais ne l'a prise que comme un vêtement. Il en concluait que la Vierge Marie n'est point Mère de Dieu, mais seulement mère de l'homme ou du Christ.

 

Cet enseignement souleva d'unanimes protestations tant des fidèles que des gardiens de la foi catholique. Dès 429, Cyrille écrivit contre Nestorius, puis à Nestorius lui-même ; il écrivit ensuite au Pape Célestin et à l'empereur Théodose II, pour les éclairer sur la gravité des nouvelles erreurs. Son intervention obtint son effet : Nestorius fut condamné, excommunié et déposé. Cyrille était chargé de faire exécuter la sentence, si dans le délai de dix jours l'hérésiarque n'avait pas rétracté ses erreurs. Dans ce but, Cyrille lui présenta à signer douze anathématisme qui détaillaient longuement son hérésie. Nestorius et ses partisans s'insurgèrent contre cette rédaction, y trouvèrent matière à discussion, et d'accusés se firent accusateurs.

 

Cette opiniâtreté donna lieu à la convocation du Concile d'Ephèse (431), où il se trouva deux cents évêques. La présidence du concile fut dévolue à Cyrille. Nestorius, cité trois fois, refusa de comparaître. Le concile prononça contre lui une sentence de déposition dont on informa l'empereur. Le 7 juin, depuis le matin, le peuple assiégeait les abords de l'église, attendant fiévreusement la décision du concile. Quand il apprit que les Pères avaient conservé à Marie son titre de Mère de Dieu, il éclata en transports de joie, et, à la lueur des flambeaux, reconduisit les évêques jusqu'à leurs demeures.

 

Six jours après, quatorze évêques orientaux, partisans de Nestorius, arrivèrent à Ephèse, se constituèrent en concile et excommunièrent Cyrille. Sollicité par les deux partis, l'empereur emprisonna Cyrille et Nestorius. Toutefois, à l'arrivée des légats du pape Célestin, il rétablit Cyrille et déclara Nestorius définitivement déposé. Les évêques partisans de Nestorius se réconcilièrent alors avec Cyrille.

 

Là se termine le rôle considérable rempli par Cyrille dans cette importante joute théologique. Métaphysicien pénétrant et esprit religieux, Cyrille avait profondément médité le mystère de l'Incarnation. L'unité du Christ qu'il mit si fort en relief lui paraissait la conséquence d'un raisonnement très simple:: si le Rédempteur n'est pas Dieu Lui-même, Il ne peut pas nous sauver ; Jésus-Christ est donc personnellement Dieu. Si Jésus-Christ est Dieu, il est juste de reconnaître à Marie la qualité de Mère de Dieu, quoiqu'elle n'ait pas, à proprement parler, produit la Divinité, chose qu'il serait absurde de prétendre. C'est ainsi que dans les générations ordinaires, l'âme l'emporte de beaucoup sur le corps. Et cependant, ne nommons-nous pas nos parents, ceux qui, en réalité, ne nous ont fait part que de notre substance corporelle? « Un seul est le Fils, un seul le Seigneur Jésus Christ, que ce soit avant l’incarnation ou après l’incarnation. En effet, le Logos né de Dieu le Père n’était pas un fils, et celui né de la Sainte Vierge un autre fils ; mais nous croyons que précisément Celui qui existe depuis toute éternité est né également selon la chair d’une femme. »

 

Saint Cyrille mourut probablement le 27 juin 444.

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