"Pour nous préparer à examiner les points sur lesquels nous avons tous à nous convertir, ouvrons le Grand livre d'Heures du P. Denis Guillaume (Diaconie apostolique, 1989), et parcourons l'index alphabétique des saints vénérés par l'Eglise orthodoxe. Et voilà que St Augustin est absent ! Si nous consultons la table alphabétique générale contenue dans le sixième tome du Synaxaire. Vies des Saints de l'Eglise orthodoxe dont l'adaptation française est l’œuvre du hiéromoine Macaire du monastère athonite de Simonos-Petras (1996), nous finissons bien par trouver St Augustin mais d'une telle manière que nous nous posons la même question qu'en constatant son absence dans le Grand livre d'Heures de Denis Guillaume. Car, à la date du 15 juin, nous avons d'abord le prophète Amos, ensuite des disciples de saint Paul, puis un certain nombre de martyrs; l'archevêque Siméon de Novgorod ; trois higoumènes; le prince de Serbie Lazare, deux patriarches de Serbie; les néo-martyrs de Serbie; puis St Jérôme et en tout dernier lieu, Augustin, évêque d'Hippone. Quand on sait la place considérable qu'a occupée St Augustin, quand on songe que son génie exerça sur ses contemporains une véritable fascination qui dure encore', le fait qu'il ne soit mentionnée qu'en tout dernier lieu fait ici problème autant que son absence chez le p. Denis. Je ne connais aucune église orthodoxe placée sous le patronage de saint Augustin. Dans le Calendrier du Patriarcat Œcuménique pour 2010 (p. 909), qui publie la liste de tous les métropolites du Trône œcuménique, seul le métropolite d'Allemagne porte le nom d'Augustinos. Toujours selon le même ouvrage, aucun évêque auxiliaire du Trône ne porte actuellement ce nom. En 27 ans de ministère, je n'ai jamais eu à baptiser un Augustin et je ne me souviens pas d'en avoir rencontré parmi les Orthodoxes nés de parents originaires des pays de tradition orthodoxe. En outre, si l'on rencontre l'expression saint Augustin, on trouve aussi le bienheureux Augustin ou tout simplement Augustin. Lorsqu'il s'agit de l'évêque d'Hippone, il y a donc, dans le monde orthodoxe, un embarras que je voudrais tenter d'expliquer."(à suivre)
(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)