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3 mai 2021 1 03 /05 /mai /2021 03:22

Dimanche de Pentecôte 

Liturgie : Epître : Ac 2, 1-11 ; Evangile : Jn 7, 37-52 8, 12

L'Esprit Saint qui fut à l'origine de l'Incarnation de Dieu assume désormais dans le feu de la Consolation la Rédemption de l'homme (son passage du corps charnel au corps lumineux) par le chemin de l'impossible ouvert au souvenir et à l'espérance. 
La source de l'Esprit répandue sur les enfants de la terre, et divisée en fleuves de feu, a couvert les apôtres de douceur et de lumière. Sur eux le feu fut un nuage de rosées, une pluie de flammes qui les éclaira Par eux nous avons reçu la grâce dans le feu et dans l'eau. La lumière du Consolateur est venue, elle a éclairé le monde. 
Lumière est le Père, Lumière est le Verbe. Lumière est le Saint-Esprit qui fut envoyé aux apôtres dans les langues de feu. Par lui, le monde entier illuminé vénère la Sainte Trinité. 
L'Esprit Saint était, est et sera toujours. Jamais il n'a commencé. Jamais il ne cessera. Mais il est toujours compté à sa place avec le Père et le Fils. Il est la vie et il crée la vie. Il est la lumière et il donne la lumière. Il est bon et il est la source de la bonté. Par lui le Père est connu, le Fils est glorifié, et tous apprennent l'unique puissance, l'ordre unique, l'adoration unique de la Sainte Trinité. 
L'Esprit Saint est la Lumière, la Vie et la Source vive. Il est l'Esprit de sagesse, l'Esprit de connaissance. Il est bon et droit. Il porte l'intelligence. Il dirige. Il enlève les fautes. Il est Dieu et il déifie. Il est le Feu et il vient du Feu. Il parle, il agit, il partage les charismes. Par lui tous les prophètes. les apôtres de Dieu et les martyrs furent couronnés. Nouvelle étrangère et vision étrangère. Il est le Feu qui se divise dans le partage des grâces. 
L'Esprit Saint qui procède du Père, qui est adoré dans le Fils, célébrons-le. Par lui l'univers est porté, gardé, maintenu en vie. Par lui tout vit, tout demeure, tout est sauvé. Incompréhensible Consolateur, donne à ton monde la paix.

Roi céleste, Consolateur, Esprit de vérité, Toi qui es partout présent, Toi qui emplis tout, Trésor des biens et Donateur de vie, viens et demeure en nous, purifie-nous de toute souillure, et sauve nos âmes, toi qui est bonté.

Textes liturgiques orthodoxes

Texte à méditer

La fête de ce jour est appelée Pentecôte. Le Seigneur parlait toujours à ses disciples du Saint Esprit, qu'Il enverrait dans le monde de son Père afin qu'Il reste à jamais dans l'Eglise. Et avant son ascension Il leur disait encore, parlant de l'Esprit Saint : «Restez à Jérusalem jusqu'à ce que vous soyez revêtus de l'armure de la puissance qui vient d'en haut» (Luc 24/49). En d'autres circonstances, Il leur enseignait ce que nous rapporte l'évangile de ce jour. 
«Le récit des Actes (2,3) contient encore une importante et dernière précision sur l'action de l'Esprit : «Les langues... se divisaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux», chaque apôtre reçoit une langue personnellement. Si le Christ récapitule et intègre la nature humaine dans l'unité de son corps, L'Esprit Saint, par contre, se rapporte au principe personnel de la nature, aux personnes humaines. Il les fait épanouir dans la plénitude des dons, selon un mode unique. personnel pour chacun. Nous sommes comme fondus en un seul corps, mais divisés en personnalités», explique saint Cyrille d'Alexandrie. Au sein de l'unité en Christ, l'Esprit diversifie et rend chacun totalement charismatique».

Paul Evdokimov 
Les étapes de l'an de grâce

Kondakion, t. 8

Ayant confondu les langues de l'univers, * le Seigneur du haut des cieux dispersa les nations ; * mais en partageant les langues de feu, * il invite tous les hommes à l'unité * et tous ensemble nous glorifions le très-saint Esprit. 

Ikos

Accorde à tes serviteurs, Ô Jésus, un prompt et ferme réconfort * dans la tristesse où se trouvent nos esprits, * n'abandonne pas nos âmes dans l'affliction, * ne t'éloigne pas de nos cœurs éprouvés, mais sans cesse préviens-nous. * Viens tout près de nous, Seigneur partout présent, * à ceux qui t'aiment demeure uni, dans ta bonté, * comme à tes Apôtres tu le fus en tout temps, * afin qu'unis à toi nous puissions chanter * et glorifier ton Esprit très-saint.

«Nous fêtons la Pentecôte, la venue du Saint-Esprit, accomplissement de la promesse et réalisation de l'espérance. Quel mystère ! Qu'il est grand et vénérable C'est pourquoi nous crions : 0 créateur de l'univers, gloire à toi !»

Comme l'exprime ce stichère qui ouvre la célébration des Vêpres de la Pentecôte, cette fête est : «accomplissement de la promesse et réalisation de l'espérance». Nous allons donc être comblés de ce que : «L'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu... tout ce que Dieu a préparé pour ceux qu'il aime» comme le dit saint Paul aux Corinthiens.

Quelle est donc cette promesse qui voit son accomplissement au jour de la Pentecôte ? C'est le don de l'Esprit que les prophètes avaient annoncé pour les temps messianiques. Ainsi l'une des lectures bibliques de Vêpres nous fait entendre la prophétie de Joël : « je répandrai mon Esprit sur toute chair, dit le Seigneur.» Et dans les Actes des Apôtres, saint Pierre proclame de Jésus : «Dieu l'a ressuscité, nous en sommes témoins. Et maintenant, exalté par la droite de Dieu, il a reçu du Père l'Esprit Saint, objet de la promesse, et l'a répandu».

Au moment de l'Ascension, Jésus lui-même l'avait annoncé : «Vous donc, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en-haut.» Et encore : «Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux confins de la terre.»

L'envoi de l'Esprit Saint vient donc parachever l'œuvre du Christ. C'est à la fois un achèvement et un point de départ. Achèvement, parce qu'avec Lui, nous avons tout ! Dieu est en nous désormais et nous pouvons vivre de sa vie. Point de départ, parce que c'est l'Esprit qui fait l'Eglise, qui transforme les disciples du Christ en son Corps et qui en fait des témoins du Sauveur. Par conséquent l'histoire s'ouvre sur une nouvelle réalité.

On pourra objecter que cela s'est passé il y a deux mille ans. Mais en fait, comme nous l'avons déjà dit, la vie liturgique n'est pas seulement la commémoraison d'événements passés. Elle les actualise pour nous et fait de nous chaque année les contemporains de tel ou tel événement de la vie du Christ ou, ici, de la naissance de l'Eglise. Ainsi à chaque fête de la Pentecôte, nous recevons nous aussi l'Esprit Saint comme les apôtres l'ont reçu lors de la première Pentecôte.

Quand on entre dans une église orthodoxe le jour de la Pentecôte, on trouve le sol jonché de verdure. C'est comme si ce jour-là l'herbe des champs poussait dans l'église. Peut-être est-ce une réminiscence de la première signification de la Pentecôte chez les juifs. En effet la Pentecôte juive était la fête de la moisson avant d'être celle du don de la Loi. Mais cette verdure évoque surtout la Vie que nous confère l'Esprit. L'herbe des champs représente d'abord, évidemment, la vie biologique que Dieu nous donne en faisant pousser les plantes qui deviendront notre nourriture. On passe aisément de l'idée de cette vie biologique à celle de la Vie avec un grand V, la Vie déifiée que Dieu nous donne par les sacrements et en laquelle nous participons à la Vie même de Dieu. Or c'est la venue de l'Esprit qui nous fait entrer dans la Vie Trinitaire.

Au début de chaque office, nous invoquons l'Esprit en tant que dispensateur de vie, ou vivifiant. Et dans le Credo même c'est la caractéristique qui est attachée à l'Esprit. L'Esprit Saint est celui qui nous fait vivre de la vie de Dieu. C'est cela que suggère l'herbe répandue dans nos églises à la Pentecôte.

Or cette vie divine n'est autre que la vie de la Trinité. C'est la raison pour laquelle dans le rite byzantin, la célébration de la Pentecôte est à la fois célébration de la venue de l'Esprit Saint et fête de la Sainte Trinité. Un texte liturgique nous dit : «L'Esprit instruit les croyants dans la connaissance de la Trinité en qui nous sommes fortifiés.»

Et ailleurs, nous entendons : «Par la grâce de l'Esprit qui répand la lumière, la création reconnaît dans la Trois Personnes l'unique essence, inaccessible et éternelle.»

D'autres textes chanteront soit la venue de l'Esprit, soit la Trinité elle-même. D'autres engloberont les deux comme cet exapostilaire : «Lumière est le Père, lumière est le Fils, lumière aussi le Saint-Esprit qui descendit sur les apôtres sous forme de langue de feu. Par lui le monde entier est illuminé pour adorer la Sainte Trinité.»

L'Esprit Saint nous donne de connaître et de célébrer le Mystère du Dieu Un en Trois Personnes. En même temps il nous fait participer à cette vie de communion, d'unité dans la diversité. C'est ce que suggère les langues de feu qui se sont réparties sur les apôtres. C'est le même Esprit symbolisé par le feu que reçoivent les apôtres, mais chacun en reçoit une flamme pour bien montrer l'unicité de chaque personne dans la communion de l'unique Esprit.

Pour nous faire mieux comprendre ce paradoxe, la liturgie évoque la tour de Babel : «jadis, quand le Très-Haut descendit, il confondit les langues et dispersa les peuples. Quand il distribua les langues de feu, il appela tous les hommes à l'unité».

La Pentecôte est l'inverse de Babel. Au lieu d'une union des hommes contre Dieu qui aboutit à la séparation et à l'incompréhension mutuelle, la venue de l'Esprit restaure l'unité de tous les hommes, chacun recevant une flamme unique qui marque l'unité dans la différence. C'est ainsi que la vie de la Trinité va se refléter dans celle de l'Eglise comme communion de personnes, chaque personne humaine ayant un visage unique qui n'est vraiment personnel que lorsque la personne accepte d'aimer les autres, fût-ce au prix de sa vie, comme le Christ nous a aimés en nous montrant ce qu'était l'Amour au sein de la Trinité. C'est l'Esprit que nous recevons à la Pentecôte, qui nous permet à notre tour d'aimer en vérité.

HOMELIE 
LA VENUE DE L'ESPRIT LE DIMANCHE DE PENTECOTE
 
(Jean 7,37-52)

Au moment de les quitter définitivement, Jésus dit aux disciples : «Je vais envoyer sur vous la Promesse de mon Père » (Lc24,49). Car Jésus n'est mort que pour ressusciter et il n'est ressuscité que pour nous envoyer l'Esprit Saint. Par le Saint-Esprit du Père qui repose pleinement sur Lui, Il reconstitue et restaure notre humanité, il nous unit à sa nature divine. 
«Mieux vaut pour vous que moi je m'en aille car si je ne m'en vais pas le Paraclet ne viendra pas vers vous ; mais si je pars, je vous l'enverrai» (Jn 16,7). L'Unique Nécessaire affirme paradoxalement la nécessité en laquelle se trouvent les disciples (et nous-même par conséquent) de vivre en son absence. Nous devons vivre par le Christ, nous devons vivre dans le Christ mais aussi, d'une certaine manière, nous devons vivre sans le Christ : sans sa présence visible et sensible. 
C'est que le Fils ne s'est pas fait homme seulement pour nous délivrer le plus sublime enseignement moral et religieux, ni pour nous éblouir par ses prestigieux miracles. On ne peut même pas dire qu'il se soit fait homme pour seulement nous donner le témoignage (combien salutaire et précieux cependant !) de sa résurrection. L'Un de la Trinité est devenu l'un des hommes essentiellement pour nous communiquer le Fond même de Dieu, la vivante Racine de Dieu. Et quel est donc ce Fond, quelle est donc cette Racine ? C'est l'Esprit Saint, lequel, nous dit saint Paul, « scrute tout, jusqu'aux profondeurs de Dieu » (1 Co 2, 1 0). 
En effet, le Fils est l'Intimité la plus profonde du Père dont il est la Parole et l'Unique-Engendré. Et l'Esprit Saint est l'Intimité même du Fils sur lequel Il repose depuis toujours en plénitude. Ainsi en nous faisant accéder à l'expérience de la Réalité la plus intime du Fils, en nous le faisant connaître non point d'une manière seulement intellectuelle et extérieure, relative et abstraite, conceptuelle et donc nécessairement superficielle, mais par le dedans, par la vie et l'amour, par une connaissance inséparable de l'amour, l'Esprit Saint nous introduit dans l'intimité très secrète du Père céleste afin que nous devenions nous-mêmes ses fils. 
Et c'est pour cela qu'à l'Ascension le Ressuscité s'en est allé. Il s'est effacé devant l'Esprit afin que l'Esprit nous fasse pénétrer existentiellement par la divinisation jusqu'en l'intimité du Père. Le Fils est notre Sauveur, le Saint-Esprit, Lui, est notre Salut. Notre salut ce n'est pas la «grâce», ce n'est pas quelque chose, mais Quelqu'un. L'événement de la Pentecôte nous dit le contenu spécifique du salut chrétien, à savoir le Don inexigible et inouï aux hommes de la Vie incréée et de la Puissance divine et divinisante du Fils devenu l'un des hommes. Or, ce Don c'est la divinisation de l'homme par la présence personnelle de l'Esprit Saint. L'Annonciation et la nuit de Bethléem signifièrent la divinisation de l'humanité en la personne de Jésus de Nazareth. L'événement de la Pentecôte signifie la divinisation, par et dans le Saint-Esprit, offerte à tout homme qui confesse la filiation divine de L'Enfant de Bethléem devenu le Ressuscité. A Noël, la nature humaine fut assumée, épousée, renouvelée, divinisée par le Fils Unique-Engendré. Mais elle le fut alors, par Jésus, d'une manière personnelle et limitée à un seul homme. A la Pentecôte, l'humanité tout entière devient le Corps du Christ, reçoit le Ressuscité pour participer effectivement à sa Vie divine. 
Etre chrétien, c'est essentiellement recevoir la révélation du Mystère du Père, c'est confesser que le Ressuscité est la Révélation même de Dieu, sa Parole consubstantielle et coéternelle. Ce n'est que par l'entremise du Fils, du Témoin par excellence, que nous pouvons apprendre que Dieu est notre propre Père. Mais nous ne pouvons confesser la filiation divine du Ressuscité et, partant, nous ne pouvons savoir que Dieu est notre Père, et encore moins pouvons-nous devenir ses fils, si nous ne recevons l'Esprit qui procède du père et repose sur le Fils. Mais si nous accueillons l'Esprit Saint en nous, alors l'Acte générateur éternel du Père sur son Fils se prolonge sur nous. Le chrétien est fondamentalement un oint, un «messie», un «christ», c'est-à-dire un homme qui a reçu l'Esprit-Saint du Père si peu qu'il confesse la divinité du Fils. La Pentecôte signifie que nous sommes engendrés, à la suite du Fils, à la Vie même, incréée et proprement divine du Père. 
Le Saint-Esprit met en mouvement la fine pointe de notre âme, féconde la racine même de notre être personnel, donne à notre «pneuma» la force de manifester la Puissance même du Christ. Vivre, pour un chrétien, c'est participer à l'Esprit Saint, c'est «acquérir le Saint-Esprit» (saint Séraphin de Sarov), c'est exister dans une attention de tous les instants à l'événement de Pentecôte.

Père André Borrély

www.orthodoxa.org

 

 

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